Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif est revenu à Vienne hier matin après des consultations à Téhéran, pour ce qui s'annonce comme encore plusieurs jours de délicates négociations afin de tenter de parvenir à un accord sur le nucléaire avec les grandes puissances. «Les négociations sont arrivées à un point sensible. Le seul accord que la nation iranienne acceptera est un accord juste, équilibré (respectant) la grandeur nationale et les droits du peuple iranien», a déclaré Zarif à son arrivée à l'aéroport de Vienne. Son retour dimanche soir après un week-end de pourparlers diplomatiques à Vienne n'avait pas été interprété comme un signe positif ou négatif par ses homologues des grandes puissances. Personne ne doutait cependant qu'il allait consulter les autorités iraniennes, et particulièrement le guide suprême Ali Khamenei. «Je ne suis pas allé (à Téhéran) pour obtenir un mandat. J'avais déjà un mandat pour négocier. Je suis ici pour obtenir un accord final et je pense que nous pouvons le faire», a mis au point Zarif, après un long entretien – près de deux heures – en tête à tête avec John Kerry. Les deux responsables, qui pilotent le dossier du nucléaire, ont ensuite entamé une réunion plus large avec leurs experts, notamment Ali Akbar Salehi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) et Ernest Moniz, le ministre américain des Transports. Mais l'issue des discussions, qui étaient censées s'achever hier, et qui ont été prolongées de quelques jours – sans nouvelle date-butoir – reste incertaine. Les discussions avancent lentement, a reconnu hier une source iranienne. «Il est trop tôt pour porter un jugement», avait pour sa part prévenu lundi le secrétaire d'Etat américain John Kerry – alors que des points essentiels de la négociation n'ont toujours pas été tranchés. L'Iran et les pays du P5+1 sont engagés depuis 20 mois dans des discussions intenses pour tenter de régler un dossier extrêmement complexe et technique et lourd de répercussions internationales.