Un homme originaire d'Anvers a été interpellé alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Libye, a rapporté hier le magazine Knack. «Hormis ce seul Belge qui a été arrêté au Soudan à l'automne 2015, nous n'avons pas connaissance de combattants belges partis pour la Libye mais nous suivons la situation», note Paul Van Tigchelt, directeur de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam). La Libye inquiète depuis longtemps les experts en terrorisme international, écrit le média RTL. «La Libye constitue un danger bien plus grand pour les Européens que la Syrie et l'Irak», a expliqué Olivier Guitta, CEO de la société de consultance GlobalStrat lors d'une conférence de la European Corporate Security Association. «Il y a en Libye, à côté d'au moins quatre grandes organisations terroristes et des nombreuses milices armées, entre 3000 et 5000 combattants actifs de l'Etat islamique. Il y a en outre des indications que des dirigeants de l'EI quittent la Syrie pour la Libye. Or, la Libye se trouve à peine à 300 kilomètres de l'Italie et constitue dès lors un lieu stratégique pour lancer des attaques contre l'Europe et l'Afrique du Nord». L'organisation terroriste Daech qui profite du chaos en Libye depuis 2011, a installé des camps d'entraînement dans ce pays et mené des attaques contre des champs de pétrole. Des médias occidentaux évoquent régulièrement le ralliement de Daech en Libye par des Européens. En Syrie et en Irak, ils sont des milliers d'Occidentaux qui rallient ces organisations terroristes. La situation en Libye, pays qui peine à se doter d'un gouvernement de consensus, est un danger pour la région et le monde, d'après des observateurs de la scène sécuritaire. Les extrémistes occidentaux de Daech et de Djabhat Al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, menacent leurs propres pays, comme ce fut le cas pour la France avec les attentats de Paris. Dans sa propagande, Daech montre des terroristes étrangers déchirer leur passeport, menaçant leurs pays d'attentats.