Les joueurs de l'USM El Harrach ont repris le travail, jeudi, après deux jours de grève, une manière de contester contre le retard dans le paiement de leurs salaires, qui tend à devenir une «mode» chez les équipes de football des deux Ligues professionnelles en Algérie. Les Harrachis ne sont, d'ailleurs, pas à leur premier mouvement de grève cette saison. Les coéquipiers du capitaine Sofiane Younès ont recouru à la même méthode pour au moins trois fois depuis le début de cet exercice. Un comportement qui traduit parfaitement les difficultés financières dans lesquelles se débat la direction de ce club, qui connaît une instabilité chronique ces dernières années, comme l'attestent les changements fréquents intervenus au niveau de ses hautes sphères. Cela s'est répercuté négativement sur les résultats d'Essafra, qui, en dépit de son jeu jugé par les observateurs comme étant le plus plaisant en Ligue 1, n'arrive toujours pas à s'imposer dans la cour des grands. Pis, le club ne compte qu'un seul titre de champion dans son palmarès et qui remonte du reste à l'an 1998. Et comme la grève est devenue l'unique moyen des joueurs pour faire valoir leurs droits, d'autres formations des deux paliers professionnels en Algérie ont choisi d'y prôner ces dernières semaines. C'est le cas du CA Batna, de l'USM Bel-Abbès, du CR Belouizdad et de l'ASO Chlef, pour ne citer que ces équipes. Cette attitude confirme, estiment les observateurs, tout le mal qui ronge le professionnalisme en Algérie, un mode de gestion entré en vigueur depuis l'été 2010, mais qui fait face, outre le manque flagrant en matière d'infrastructures sportives, à des crises financières aiguës dans lesquelles sont plongés la quasi-totalité des 32 clubs de deux championnat s professionnels. Un constat qui n'a pas échappé au nouveau président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi. Ce dernier s'est, d'ailleurs, engagé dès son élection à la tête de la première instance footballistique nationale à réactiver la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), un organe devant être confié à son nouveau conseiller, Mohamed Mecherara.Au vu de la gestion financière qualifiée de catastrophique des présidents des clubs dont les dépenses sont toujours supérieures à leurs budgets, tous les espoirs sont justement placés sur la DNCG afin de stopper l'hémorragie et mettre enfin le professionnalisme sur rails.Ce n'est qu'à ce moment-là que l'on peut espérer ne plus entendre de mouvements de grève dans les clubs algériens.