Une voix polyvalente «Le travail des médias consiste à informer, à servir les citoyens en particulier et le pays en général», a indiqué la voix radiophonique. Considéré comme l'une des figures emblématiques de la Radio nationale Chaîne II, Saïd Fréha, célèbre producteur et animateur de la fameuse émission Portrait de mon village, qui a duré plus de 25 ans, continue de l'honorer en donnant l'exemple «j'habite à Alger. Je ne peux pas dire non à mes confrères et consoeurs d'aller passer la fête de l'Aïd chez eux en Kabylie ou à travers tout le pays, alors que je suis sur place», dira Saïd Fréha, que nous avons croisé le jour même de l'Aïd à Alger. Sollicité à répondre sur le secret de la réussite et de la longévité de son émission qui a duré aussi longtemps, ce qui n'est pas le cas pour d'autres émissions qui meurent au bout de quelques mois ou années seulement, cet animateur dira avec une modestie digne d'un grand producteur: «Le travail des médias, surtout, commence par le principe de servir l'intérêt général des citoyens et du pays de manière générale», dira-t-il tout en appuyant son choix sur le sérieux, la disponibilité et l'ouverture d'esprit. Riche de son expérience et savoir-faire, Saïd Fréha a pu réussir sa mission d'intérêt général et citoyenne avant tout. Ce producteur a pu rassembler durant des décennies entières, de simples citoyens pour exprimer leurs préoccupations devant les maires, les chefs de daïra et les walis concernés afin de créer une véritable symbiose et dialogue interactif entre l'administration locale et les citoyens sans distinction aucune. Il sillonna des centaines de villages, mairies et daïras des 48 wilayas, cet «artiste du verbe et du micro» qui prend en charge les différentes préoccupations liant gouverneurs-gouvernés, a solutionné un nombre de problèmes indéterminés à travers le pays et ce, rien qu'en développant la culture du dialogue et de la communication entre les différentes parties, dans les meilleures conditions qu'elles soient. Interrogé sur les difficultés rencontrées sur les différents plateaux qu'il anime, Saïd Fréha, prend son souffle et répond: «Il y a des situations très difficiles à vivre de temps en temps. Il arrive des moments où l'on entend des choses vraiment blessantes sur le direct, mais on ne peut rien faire. On n'est pas là pour porter des jugements de valeur sur des personnes, mais chacun est responsable de ses propos et de son travail», dira-t-il avant de donner l'exemple d'un village. «J'ai été dans un village qui s'appelle Tizekht lequel vient de subir un incendie qui a détruit une centaine d'hectares, de figuiers et d'oliviers, des maisons entières sont touchées, à Béni Maouche dans la wilaya de Béjaïa.» Un des anciens moudjahidine lance: «L'Etat n'a rien fait pour le village, parce que nous avons donné beaucoup de martyrs pour l'indépendance du pays», dira-t-il, avant de souligner l'importance de témoignages à double tranchant, avant d'ajouter que de nombreux villages oubliés ont été réhabilités et les préoccupations des citoyens sont prises en charge grâce au travail des médias. «Chacun est responsable de son travail et de ses propos», fera-t-il savoir. Concernant sa prochaine émission qui a pris du chemin avec la nouvelle dénomination à savoir «D'un village à l'autre», Saïd Fréha songe cette fois-ci à rendre hommage à Souk Ahras, dans l'est du pays, la ville natale de l'érudit saint Augustin, un Berbère qui appartient à l'universalité, tout en se préparant pour la commémoration du 58e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam le 20 Août 2014 à Ifri, dans la vallée de la Soummam, à Béjaïa. Par ailleurs, Saïd Fréha, avec sa coutumière modestie a décroché, en compagnie du réalisateur Hamid Bousbaci, le 1er prix de l'Urtna en 1992, devant 32 chaînes radios africaines qui concouraient à Dakar (Sénégal). Bonne continuation à Saïd Fréha qui est aussi un des anciens chanteurs respectables, et qui n'a pas manqué à son tour de souhaiter bonne fête à tous les Algériens.
