L'ouverture partielle des marchés à bestiaux où seuls les ovins sont autorisés à la vente et l'achat, donne une première impression quant aux prix. Les maquignons et autres intermédiaires ont déjà fixé la barre très haut avec des moutons à plus de 40.000 DA pour les chétifs et plus de 70.000 pour les plus robustes. La cause de cette flambée qui saignera une nouvelle fois le citoyen est essentiellement due à la crise de la fièvre aphteuse qui pousse les clients à se rabattre sur l'ovin par crainte de tomber sur des bovins infectés. L'autre raison, selon les connaisseurs est à mettre à l'actif de la forte demande devant une offre moindre. La cherté de l'aliment, la hausse des températures et les déboires quotidiens des éleveurs ont rétréci le nombre. Cette rareté est aussi le fruit de la contrebande qui a permis à des milliers de têtes de passer hors des frontières nationales vers des pays comme la Tunisie et le Maroc. L'intervention d'intermédiaires dans le circuit demeure aussi un autre facteur de cette hausse des prix. Depuis des années, les pouvoirs publics, à coups de textes, tentent de mettre de l'ordre dans la profession, mais en vain. La preuve reste la très mauvaise gestion de l'épidémie de la fièvre aphteuse qui aura touché l'ensemble du territoire du pays. La saignée de l'Aïd intervient après celle du Ramadhan, de la rentrée scolaire où les ménages ont consenti d'immenses efforts pour joindre les fins de mois. Malgré ces difficultés, les foyers algériens se débrouilleront pour faire plaisir à leurs enfants. Les maquignons saisiront cette opportunité pour tenter de combler le manque à gagner engendré par la fièvre qui a ruiné beaucoup de professionnels.
