Bernard Emié, l'ambassadeur de France en Algérie, a rendu hommage aux marins tués et aux combattants dont des Algériens. Le 75e anniversaire de la tragédie de Mers El Kébir au cours de laquelle près de 1300 marins français ont été tués en quelques minutes le 3 juillet 1940, a été commémoré, hier, au cimetière marin de la wilaya d'Oran. La cérémonie s'est déroulée en présence d'une foule nombreuse, dont d'anciens combattants, le président de l'Association des anciens marins et des familles des victimes de Mers-El-Kébir, le chargé d'Affaires du Royaume-Uni, l'ambassadeur de France en Algérie et des représentants des autorités algériennes. Dans son intervention, l'ambassadeur français, Bernard Emié, a rendu hommage aux marins tués et aux combattants dont des Algériens qui ont défendu les valeurs de la France au cours des deux guerres mondiales. Quant aux circonstances qui ont conduit à cette frappe que l'ambassadeur de France en commémore l'aniversaire, on retiendra l'ultimatum adressé par l'amiral britannique Somerville au vice-amiral français Gensoul, qui devait choisir entre se rallier à la Royal Navy, se rendre dans un port britannique, rejoindre les Antilles pour y être désarmé, ou bien se saborder. Décidé à se défendre, l'amiral Gensoul donne l'ordre de préparer les bâtiments au combat. Le 3 juillet à 16h56, la force navale britannique bombarde la flotte française. En 19 minutes, un millier de marins sont tués. Seul le cuirassé Strasbourg, accompagné par des contre-torpilleurs réussit à s'échapper. Le 6 juillet, une seconde attaque, menée par le porte-avion Ark Royal, achève de détruire le cuirassé Dunkerque et coule le patrouilleur Terre neuve. «L'affreuse canonnade», pour reprendre les termes du général de Gaulle cause la mort de 1 297 marins français», a raconté Bernard Emié, qui a rendu hommage au général de Gaulle pour sa réaction «immédiate, limpide et visionnaire» face à un drame qui a failli compromettre et briser l'alliance entre le Royaume-Uni et la France, qui s'est poursuivie et se poursuit jusqu'à aujourd'hui. L'orateur a rendu également un hommage aux 150.000 soldats algériens mobilisés par la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux, 16.000 ont péri dans les combats. «Ces soldats, officiers et sous-officiers algériens, prirent une part déterminante à la libération de notre pays et à la lutte pour la liberté contre le nazisme», a souligné l'ambassadeur. «Notre histoire commune (avec l'Algérie) compte nombre de drames, de sacrifices, de meurtrissures mais je suis fier de pouvoir dire aujourd'hui que la France et l'Algérie ont bâti un partenariat d'exception fondé sur la confiance, l'amitié, le respect mutuel. Mais cette relation, et le président de la République François Hollande l'a dit à de nombreuses reprises, ne peut se développer que sur le socle de la mémoire, de la vérité et en portant un regard lucide sur notre passé», a-t-il ajouté.