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L'Algérie que nous avons rêvée!
FÊTE DE L'INDEPENDANCE
Publié dans L'Expression le 05 - 07 - 2015

Le 5 juillet [qui devait en fait être le 3 juillet, jour réel de l'indépendance de l'Algérie] n'est plus cette date festive qui faisait sortir le peuple dans les rues, le faisant chanter et danser. Ce peuple est triste, il n'a plus l'envie, ni le coeur à faire la fête. Celle-ci au fil des ans s'est réduite - depuis quelques années - à sa plus simple expression: une agape de dirigeants et personnalités du pays d'où le peuple est exclu. Si durant quarante-huit heures - la France a reconnu officiellement l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962, mais celle-ci n'est devenue formelle que le 5 juillet - le territoire algérien était une «terra incognita», cela n'a en rien empêché son peuple de vivre des moments mémorables qui ne se sont plus jamais, hélas, renouvelés. Il y eut comme un décalage entre l'Algérie réelle revenue à la vie le 3 juillet 1962 - restée vive dans le coeur de ceux qui ont vécu cette indépendance comme des instants indélébiles - et l'Algérie fictive, celle née deux jours plus tard - un 5 juillet 1962 - qui fit table rase de son passé, de sa légitimité. Inconsciemment sans doute, ce décalage s'est installé dans l'inconscient collectif national où les Algériens se sont retrouvés prisonnier, d'une faille du temps qui fait qu'ils ne se reconnaissent pas dans cette Algérie tiraillée entre une histoire séculaire authentique et un mimétisme de mauvais aloi, imitant et parodiant un vécu qui n'est pas le sien.
L'un des faits qui a pesé lourdement sur le devenir du pays est, et reste, la crise identitaire - commencée bien avant l'indépendance dans ce qui est connu sous le nom de «crise berbériste» de 1949 - qui eut des répercussions négatives sur la stabilité du pays. En niant sa dimension amazighe, les nouveaux dirigeants du pays ont installé dès 1962 une bombe à retardement. Le «printemps noir» kabyle en 1980 en témoigne formellement. Ce sont ces petits faits qui font la grandeur ou la décadence d'un peuple, d'un pays. Et nous avons aujourd'hui «cinquante trois ans». Quel sentiment de fierté devons-nous ou pouvons-nous en tirer? Quel pan de notre historicité nous a été restitué durant ce laps de temps, certes court, mais qui aurait pu panser bien des plaies? Aussi, c'est à peine risible d'entendre un ministre de la République se féliciter de la présentation de la pièce de théâtre «L'épopée de Constantine» qui retrace la grandeur de ce pays et rafraîchit les mémoires oublieuses de la dimension historique de l'Algérie que la ville de Cirta-Constantine résume et plaide par sa survivance même. Trois mille ans d'histoire qui rendent à notre mémoire son passé amazigh.
Des Algériens, qui se sont voulus plus arabes que les Arabes, ont effacé cet antécédent glorieux dont témoignent de nombreuses contrées. Alors, sous quel angle cet événement, la fête de l'indépendance, doit-il être apprécié? Nous l'avons souligné, l'Algérie a été leurrée et sa mémoire amputée d'une partie cruciale de sa raison d'être: sa partie amazighe longtemps ignorée, réprimée. Or, l'Algérie ne pouvait être autre chose que ce que l'histoire a façonné en produisant un peuple berbère mâtiné d'arabisme et de l'apport d'étrangers (Romains, Turcs, Français, Andalous... qui ont eu l'heur de séjourner parmi nos ancêtres). C'est cela l'Algérie, car, lui enlever l'une de ses composantes, ou la transmuter c'était la mutiler, la rendre infirme. L'a-t-on seulement compris? Surtout aujourd'hui où le virus de la division, le tribalisme, refait surface, alors que l'on pensait que notre pays avait dépassé cette étape. D'autre part, l'Algérie dont l'islam était exemplaire, ne se reconnaît plus dans un salafisme importé qui lui cause tant de torts. Est-on conscient de la résurgence de ces notions qui divisent alors que la Révolution de 1954 a fédéré une nation: l'Algérie? Une Algérie forte de ses épreuves, résista à tous les colonialismes, à toutes les vexations, va-t-elle exploser du fait de ses fils auxquels ont été inculqués des avatars de temps révolus? Nous avons imaginé une Algérie autre, une Algérie - elle en avait les atouts - qui aurait su devenir l'une des grandes puissances de notre continent. L'Algérie de 1962 a «cinquante trois ans». comment apprécier ce glorieux événement?
En 53 ans d'indépendance, l'Algérie a régressé, notre bilan parle de lui-même: nos productions, nos réalisations et notre développement intrinsèque durant cette période le certifient. Comment célébrer cette conquête de la liberté pour laquelle un million et demi de martyrs se sont sacrifiés? Que dire à nos enfants dont les lendemains sont désormais incertains? Que dire à cette génération de l'indépendance quand, en 2015, l'Algérie importe 95% de ses besoins alimentaires, industriels, en médicaments et de services? Et ce n'est pas médire.
C'est seulement triste. Assurément, en ce 5 juillet de l'an de grâce 2015, ce n'est pas la joie!


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