Bernard Cazeneuve et Beji Caïd Essebsi La Tunisie fait face depuis la révolution de 2011 à un essor de la mouvance jihadiste, qui a tué plusieurs dizaines de militaires et de policiers depuis fin 2012. La France va «renforcer» sa coopération antiterroriste avec la Tunisie en lui fournissant notamment une unité cynophile de détection d'explosifs et en formant des unités d'intervention, a annoncé hier le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. La Tunisie est «devenue une cible» pour les terroristes «car (elle) a réussi sa transition démocratique (...), cet espoir doit continuer de vivre», a déclaré M.Cazeneuve à l'issue d'une rencontre à Paris avec son homologue tunisien Najem Gharsalli. «La coopération progresse», elle doit «s'accélérer» et «s'intensifiera», a affirmé le ministre qui a signé mercredi à cet égard une «lettre d'intention» avec M.Gharsalli. Dès septembre, a promis M.Cazeneuve, une unité cynophile détectant les explosifs sera mise à disposition de la Tunisie par la France afin «d'accentuer» la lutte contre le déminage. Des unités d'intervention tunisiennes seront également formées par les policiers et gendarmes d'élite français. M.Cazeneuve a fait part de la «détermination sans faille» de la France pour «renforcer» la coopération. Un «impératif politique» mais aussi «sécuritaire» car la Tunisie est «proche de nos frontières», a-t-il fait valoir. «Mon pays est devenu démocratique» et est «menacé» par le terrorisme, a déclaré M. Gharsalli. «Nous sommes déterminés à défendre les mêmes valeurs (...) avec nos alliés européens et américains. Nous avons les mêmes ennemis et les mêmes objectifs», a-t-il ajouté, en affirmant vouloir «bâtir une nouvelle phase de coopération» avec la France. La Tunisie fait face depuis la révolution de 2011 à un essor de la mouvance jihadiste, qui a tué plusieurs dizaines de militaires et de policiers depuis fin 2012.La menace terroriste est à son maximum dans le pays depuis les attaques meurtrières de Sousse (38 touristes tués) le mois dernier et du musée du Bardo à Tunis (22 morts, dont 21 touristes) en mars, revendiquées par le groupe Etat islamique. Au lendemain même de l'attentat d'El Kantaoui (Sousse) le mois dernier, Paris a aussitôt réaffirmé son soutien et sa détermination à renforcer les capacités militaires de la Tunisie à combattre la menace terroriste, surtout que la situation qui prévaut en Libye ne laisse pas d'inquiéter les dirigeants tunisiens confrontés à une crise majeure. Ayant bénéficié d'une qualification d' «allié majeur non membre de l'Otan», la Tunisie espère en tirer quelques dividendes, notamment financiers et militaires, même si, entre les promesses et les dons réels, beaucoup d'eau peut couler sous les ponts comme en témoigne l'engagement formel du G7 en 2011 à lui allouer plusieurs milliards de dollars que Tunis attend toujours...