Le mécontentement social fait irruption dans la vie des usagers après une période d'accalmie qui aura duré presque la totalité de la saison estivale. Bien que reçu par le wali de Béjaïa, Oulad Salah Zitouni, en marge de sa visite samedi dernier au campus de la ville, le collectif des habitants de la commune d'El-Kseur n'a pas hésité à investir hier la rue pour dénoncer le retard accumulé dans le lancement des travaux de réalisation des 230 logements LPA et exiger le départ du chef de daïra. C'est la réalité qu'a vécue la région de Béjaïa, hier, jour de rentrée sociale. Les RN 26, 12 et 05 n'étaient pas accessibles. Le mécontentement social s'est invité pour empester la vie des usagers après une période d'accalmie qui aura duré presque la totalité de la saison estivale. Manipulation ou volonté spontanée? La question reste posée si on considère ce qui s'est passé la veille. En effet, samedi dernier, le wali de Béjaïa a bel et bien reçu le collectif frondeur en présence de la presse. Les doléances exposées, le chef de l'exécutif a promis d'examiner la situation et de répondre dans les plus brefs délais. Alors qu'on pensait que la problématique était réglée, voilà que le collectif s'invite pour confirmer tout à fait le contraire. Que s'est-il passé entre-temps pour en arriver au cauchemar d'hier? Personne n'est en mesure de répondre. Toujours est-il qu'hier la région de basse Kabylie a été coupée en deux. On ne pouvait ni se rendre à Béjaïa ni y revenir. Les plus importants axes routiers n'étaient pas accessibles. Le fléau de la fermeture des routes ressurgit avec toutes ses conséquences sur le quotidien des habitants et des visiteurs, mais également sur léconomie locale, qui encaisse un sérieux coup. Interrogé sur cette question, lors de sa visite au campus universitaire d'El-Kseur, le wali de Béjaïa a qualifié la manière de faire «d'incivisme», plaidant pour une politique de communication plus accrue entre les élus locaux et les populations. «Vous avez remarqué que je les ai reçus sur le chantier», nous avait-il déclaré, mettant en exergue le rôle des élus locaux qui doivent, disait-il, «communiquer». «Le maire est le président de tous les citoyens d'une commune», a-t-il souligné, allant jusqu'à citer le président des Etats-Unis, élu avec 25% du suffrage mais «se déclare président de tous les Américains.» Hier, la communication était rompue. Et la fermeture de route était de mise. Comment peut-il y avoir de dialogue et de communication entre un responsable et ceux qui demandent son départ. Impossible. Une solution s'impose. L'ordre des choses doit changer. Les usagers des RN nationales étaient catégoriques hier. «L' Etat, à travers ses administrations, doit assumer ses responsabilités. Nous ne pouvons pas éternellement supporter les conséquences des errements des autres», fait savoir un citoyen qui se rendait avec sa famille à Alger. Entre les habitants frondeurs et les responsables «défaillants», la communication est rompue autrement on n'en serait pas là, juge-t-on encore avec cette suggestion implicite d'une intervention musclée pour mettre fin au fléau et, à défaut, le freiner.