Plus d'une semaine est déjà passée depuis les attentats de Paris qui affaiblissent la communauté des pays maghrébins, qui compte, tout de même, opérer une riposte. Les immigrés et les enfants d'immigrés de confession musulmane originaires des pays du Maghreb ou d'Afrique craignent la stigmatisation, mais ils ne comptent pas se laisser faire, surtout lorsqu'il s'agit de l'élite. Cet espoir était déjà présent avant les attentats comme en témoignent les diverses activités qui ont eu lieu depuis le début de l'année et notamment en France. Le credo étant celui de ne pas laisser dépérir les acquis antérieurs. Il faut rappeler à cet égard que des rencontres ont eu lieu à l'Institut du Monde arabe début novembre organisées par Select Maghreb en partenariat avec les talents et les réseaux qui font bouger l'économie et l'entrepreneuriat dans la zone Mena. L'objectif de ces rencontres est de créer des ponts entre les différents réseaux professionnels, favoriser les synergies et mettre en lumière ces réseaux et talents que l'on a peu l'occasion d'entendre. Ont également intervenu des représentants des réseaux des entrepreneurs et de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. C'était une nouvelle occasion de rappeler le changement de regard des pouvoirs publics, notamment du Sud de la Méditerranée, vis-à-vis de leurs résidents à l'étranger, considérés de plus en plus comme des «compétences», des «talents», voire des «ambassadeurs» de leur pays à l'étranger. Cela les aidera à surmonter la notion négative qu'ils génèrent actuellement tout en étant informés sur la nécessité d'encourager davantage de mobilité économique à travers notamment une plus grande sécurisation du parcours des migrants, notamment économiques (facilitation de l'accès au marché du travail, continuité et portabilité des droits, titres de séjours pluriannuels, etc.). Il s'agit aussi de participer à un événement de valorisation de ces réseaux, acteurs privilégiés et indispensables dans la construction d'une région méditerranéenne plus intégrée. Ce sont là des domaines auxquels s'intéresse l'Institut de prospective économique en Méditerranée (Ipemed) ainsi que d'autres organisations comme la Banque mondiale. Les premiers résultats de la consultation en ligne et des focus group réalisés par la Banque mondiale en partenariat avec l'Institut européen Ipemed ont été présentés depuis mai dernier lors du séminaire d'échange restreint. Il s'agissait toujours de mieux comprendre comment favoriser et renforcer la contribution économique de la diaspora. Une fois les réussites acquises, en ces temps difficiles, les diasporas peuvent aider leurs pays d'origine. En effet, on estime qu'au moins 18 millions de citoyens de la région Mena vivent à l'étranger. Ils sont source de revenus et ils contribuent à réduire la pression sur le marché national du travail en période de chômage élevé comme ils contribuent aussi à réduire la pauvreté par des transferts d'argent. Ils facilitent le transfert des savoir-faire et des connaissances et ils peuvent également être des investisseurs potentiels et des facilitateurs pour le développement des affaires entre leur pays d'origine et d'accueil. De cette manière, ils valoriseront davantage leurs positions dans ces pays d'accueil. Pour cela, il faut aussi favoriser un investissement actif, productif et pérenne de ces diasporas dans la région, tout en évitant les effets négatifs tels qu'une trop grande dépendance, mais il faut, par contre, s'inspirer des expériences et des réussites telles celles du développement dans le secteur des TIC.
