Suspendre des milliers de comptes pour apologie ou promotion du terrorisme, comme vient de le faire Twitter, est une mesure nécessaire mais loin d'être suffisante pour entraver les actions des cyberdjihadistes, estiment des experts. D'une part, il reste facile de rouvrir, au fur et à mesure qu'ils sont fermés, de nouveaux comptes et d'autre part cette politique risque de pousser encore davantage les utilisateurs vers des réseaux sociaux plus confidentiels, cryptés ou protégés, voire vers le «Web profond» («darkweb» ou «deepweb»), partie obscure de l'Internet non référencée dans les moteurs de recherche classiques. Suspendre plus de 235.000 comptes, comme vient de l'annoncer Twitter, peut avoir une influence, mais à très court terme, jugent les experts qui craignent une automatisation du procédé. Et quand Twitter ou d'autres réseaux sociaux grand public deviennent trop vigilants, les cyberdjihadistes seront incités à utiliser davantage des logiciels ou des applications plus difficiles à contrôler, comme par exemple Telegram, créé par deux Russes, dans lequel les échanges peuvent être cryptés.