Le Conseil de sécurité de l'ONU envisage de se rendre la semaine prochaine au Soudan du Sud pour tenter de persuader le président Salva Kiir d'accepter le déploiement d'une force régionale sous peine de sanctions, ont indiqué vendredi soir des diplomates. Les ambassadeurs des 15 pays membres ont prévu ce voyage du 2 au 7 septembre. Le Conseil a autorisé le 12 août le déploiement de 4000 Casques bleus supplémentaires pour assurer la sécurité à Juba et dissuader les attaques contre les bases de l'ONU, où se sont réfugiés des milliers de civils déplacés par les combats. L'actuelle mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) est forte de quelque 13.000 soldats mais a été vivement critiquée pour son incapacité à empêcher des exactions et des viols. Le Conseil a menacé d'imposer un embargo sur les armes si le gouvernement refuse de laisser entrer la nouvelle force régionale, qui serait composée de soldats africains. «Il ne fait absolument aucun doute que nous devons aller de l'avant avec le déploiement de la force régionale de protection», a déclaré lundi le secrétaire d'Etat américain John Kerry en visite au Kenya. Le président Salva Kiir et son nouveau vice-président Taban Deng, après avoir opposé un refus catégorique, ont exprimé leurs réticences devant le déploiement annoncé des nouveaux Casques bleus qui, disent-ils, sape la souveraineté du Soudan du Sud. «Nous voulons savoir quel est le mandat de cette force de protection», a déclaré M.Deng lors d'un déplacement à Khartoum lundi dernier, appelant à de nouvelles discussions sur le sujet. La guerre civile au Soudan du Sud, qui a commencé en décembre 2013, a fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés.