Le ministère des Moudjahidine est sans doute le seul ministère des anciens combattants dans le monde à faire de la culture. Il a produit à lui seul plus d'une dizaine de longs métrages et une centaine de reportages et de documentaires. Il dépasse à lui tout seul le programme du 50e anniversaire programmé à la fois par le ministère de la Culture et la télévision. Selon le dernier rapport de Euromed Audiovisuel, 25 scénarii de longs-métrages ont été déposés au niveau du ministère des Moudjahidine pour étude et aide au financement». Moins de 60 ans après l'indépendance et plus encore après le déclenchement de la révolution, il a réalisé un important programme de films retraçant les meilleurs moments sur la guerre de libération. Le ministère des Moudjahidine avait lancé la production des six longs métrages sur des grandes figures de la révolution. Ben Boulaïd, Lotfi, Zabana, Krim Belkacem, Larbi Ben M'hidi. Ce dernier est sur le point d'être finalisé par le réalisateur et producteur Bachir Derrais. Le ministère des Moudjahidine est resté le plus grand financier de films sur la Révolution. Considéré comme le troisième secteur le plus budgétivore après la Défense nationale et l'Education, le ministère des Moudjahidine accorderait entre 80 à 120 milliards de centimes aux films sur la Révolution, ce qui est loin de ce que donne généralement le ministère de la Culture ou la Télévision nationale au cinéma. A côté des longs métrages cinéma, il y a plusieurs téléfilms financés par le département des anciens combattants de la révolution qui n'ont jamais été montrés au public: La prison, Lambèse à l'ombre des Aurès de Yahia Mouzahem, Edhil oua Kendil de Rym Laâredj, sur la naissance de l'Union des étudiants algériens durant la guerre. Mais après tous ces efforts, les films ont été offerts gratuitement aux télévisions privées et publiques. Durant l'anniversaire de l'indépendance du 5 Juillet, plusieurs chaînes à l'image de Dzair TV, Echourouk TV, Djazairia TV ou encore Hogar TV ont diffusé sur leurs petits écrans ses films. Alors que la télévision publique qui a reçu les films ne les a pas encore diffusés. Selon certaines sources, le ministère des Moudjahidine a donné ses films en DVD alors que la Télévision nationale ne diffuse qu'en format Beta IMX. Comment peut-on négliger ainsi la qualité du produit? Comment investir des milliards dans la production et négliger la promotion et l'exploitation? La majorité de ces films n'a pas été vue par les Algériens car ils n'ont jamais été montrés dans les salles de cinéma alors qu'ils avaient bénéficié d'une importante avant-première avec la présence du président et parfois du Premier ministre Sellal. Il faut souligner que le ministère des Moudjahidine est en retard dans ce secteur, il faudrait dans ce sens confier la promotion à une structure culturelle adéquate. [email protected]