«Plus jamais çà!». Par ces mots, le 14 août 2005, dans un discours devant les cadres de la nation, le président Abdelaziz Bouteflika a dévoilé le piège dressé par le terrorisme qui avait pris en otage l'Algérie et son peuple. Rappelant que ce fléau était «étranger à nos moeurs et à nos traditions». Rappelant aussi que «des enfants d'une même famille se sont entre-tués; des frères, habitants de mêmes villages, de mêmes villes, se sont retrou-vés opposés dans une lutte fratricide qui tentait vainement de se dissimuler derrière l'Islam, religion de paix, de tolérance, et de fraternité». Et que le seul moyen de s'en sortir était d'en finir avec «les germes mortels de la haine et de la vengeance». Un cercle vicieux destructeur. Le moyen auquel il pensait était la réconciliation nationale et qu'il avait décidé de soumettre à référendum le 29 septembre 2005. Un véritable plébiscite avec plus de 97% des voix pour. C'était un projet à «plus large spectre» que la concorde civile qu'il fit adopter, par référendum, le 16 septembre 1999 (cinq mois après son élection). Approuvé par plus de 90% d'Algériens. Par deux fois l'aspiration à la paix des Algériens était massivement exprimée. Il faut dire qu'entre les deux référendums il y a eu le 11 septembre 2001, jour où le monde entier a découvert le fléau. La conviction du président Bouteflika était alors de prémunir durablement l'Algérie contre une «rechute». Il était conscient des difficultés à mettre en oeuvre cette Charte, aussi grandiose qu'inédite. D'abord, que l'Algérie «ne devait compter que sur elle-même et sur ses propres moyens». Ensuite que «des voix connues ne manqueront pas de s'élever pour tenter de s'opposer... Ces voix seront sans aucun doute les mêmes que celles qui, à l'intérieur et à l'extérieur, ont assisté hier silencieuses aux horribles tueries qui nous ont frappés dans notre chair et dans notre âme». Avec le recul, aujourd'hui, on se rend compte qu'il voyait juste. Ce qui n'était pas évident pour tout le monde. 11 années après, le ou plutôt les résultats sont là. Un développement économique et social considérable (des millions de logements distribués, la victoire de l'eau, les infrastructures de base telles les routes, autoroutes, ports, aéroports, les augmentations de salaires, le recul du chômage, les soutiens des prix, etc.). Ce qui n'a été possible qu'avec la paix retrou-vée. Grâce à la réconciliation nationale qui met fin au cercle vicieux de la haine qui engendre la vengeance et vice versa. Pas seulement. Car une fois la paix retrouvée «nous pourrons alors combattre (le terrorisme) avec toujours plus d'efficacité et de détermination» avait précisé le président Bouteflika. Ce qui, 11 années plus tard, se vérifie chaque jour dans la détermination de notre armée à poursuivre et éliminer les «restes» du terrorisme. Les bienfaits de la réconciliation nationale sont tellement évidents que déjà des Etats s'apprêtent à l'adopter. Le président irakien, Fouad Massoum, a déclaré, jeudi dernier, à la chaîne de télévision Euronews, que son pays se prépare à mettre en oeuvre la réconciliation. Le président libyen, Fayez El-Sarraj, compte également y recourir. Ceci dit, septembre est, pour nous, le mois du souvenir. Contre l'oubli. Pour la cohésion nationale!