Tous les établissements scolaires disposent d'associations de parents d'élèves sur le papier, mais sur le terrain, aucune efficacité pour ces dernières. Le dernier mouvement de débrayage qu'ont observé les enseignants les 17 et 18 de ce mois, a rappelé à la société, une triste réalité, à savoir l'inefficacité des associations de parents d'élèves. En dépit de leur nombre important sur le papier, force est de constater qu'elles n'ont aucune présence et efficacité sur le terrain. L'entrée des enseignants dans le mouvement de débrayage auquel a appelé l'Intersyndicale, alors qu'ils ne sont pas concernés a priori par les revendications mises en avant par celle-ci, est la parfaite illustration de la démission des associations de parents d'élèves qui n'auraient même pas jugé utile de dénoncer ce débrayage, ne serait-ce que via un communiqué. Les enseignants, rappelons-le, ne sont pas concernés par la suppression de la retraite anticipée. La ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit, l'a toujours affirmé. Les enseignants ont adhéré au débrayage, afin de soutenir leurs collègues travailleurs. C'est ce comportement qui a mis hors d'eux beaucoup de parents d'élèves. «On ne parie pas avec ce qui ne nous appartient pas et surtout avec ce dont on n'est pas responsable », a-t-on pu entendre certains parents d'élèves et observateurs de la scène nationale dire. Mais la faute est à qui? s'interroge-t-on. Selon certains chefs d'établissements scolaires, la faute, toute la faute, est aux associations de parents d'élèves. Ces dernières refusent, soulignent-ils, d'assumer leur rôle. «Elles pensent à tort que leur rôle est de se positionner contre l'administration et de surveiller cette dernière.» «Nous l'avions vérifié à maintes fois et occasions», nous confie l'ex-directeur d'un lycée à Kouba, (Alger). «Les associations sont là dans les couloirs de l'administration à la rentrée scolaire, pour revendiquer la réintégration des élèves exclus et les primes de 3000 DA. Mais une fois cette période passée, plus personne n'est là!». Pis encore, ajoute notre interlocuteur, «il nous est arrivé de constater que des associations se mettent du côté des enseignants contre l'administration. Certains présidents et membres des associations de parents d'élèves sont des vendus. Pour voir son fils ou le fils d'un proche réussir à l'examen avec une bonne moyenne, ils sont prêts à fermer les yeux et cautionner les manoeuvre les plus malsaines des enseignants». «Nous avions invité à maintes fois l'association de parents d'élèves de mon lycée pour prendre part aux réunions que nous tenions périodiquement avec les enseignants, mais elle a toujours brillé par son absence». Il faut dire que certains présidents d'associations de parents d'élèves que nous avons contactés hier pour prendre leurs avis pour les besoins de notre papier, ont refusé de s'exprimer, pensant que la mobilisation contre la suppression de la retraite anticipée, est une revendication légitime.