Depuis quelques années la région du Maghreb est associée inéluctablement au Machrek (Le Moyen-Orient). Tous les droits de télévision et d'images passent par cette entité sans que les pays qui y figurent ne soient associés au pouvoir de décision. C'est ainsi que le groupe saoudien ART dans les années 1990 et début 2000 a imposé sa loi concernant les droits de la Coupe du monde obligeant les pays du Maghreb à se soumettre ou disparaître. Qui a créé cette région dans la tête des opérateurs? Mena est l'acronyme de «Middle East and North Africa» (littéralement, «Moyen-Orient et Afrique du Nord») très utilisé dans les écrits académiques et d'affaires. Il désigne une grande région, depuis le Maroc au nord-ouest de l'Afrique jusqu'à l'Iran au sud-ouest de l'Asie, qui comprend généralement tous les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Le Mena comprend plusieurs pays qui possèdent de vastes réserves de pétrole et de gaz naturel essentielles au maintien des activités économiques mondiales. Selon la parution au 1er janvier 2009 du magazine Oil and Gas Journal, les pays du Mena détiennent 60% des réserves mondiales de pétrole (810,98 milliards de barils) et 45% des réserves mondiales de gaz naturel (2.868.886 milliers de Gm3). En 2009, huit des 12 pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) faisaient partie du Mena. C'est un marché économique énorme d'environ 340 millions d'habitants en 2012, estiment les statisticiens. Mais pourquoi les pays d'Afrique du Nord n'ont pas été associés à ce pouvoir de décision? Il faut dire que la question s'est présentée avec pertinence quand le problème des droits s'est ouvertement posé. Les droits des émissions et des films d'abord, et les droits images des matchs ensuite. Dans les années 1970, l'Egypte, qui avait déjà une industrie du cinéma et de la télévision avait envahi le Maghreb avec ses feuilletons «Moussalssalate». A l'époque, les gouvernements qui dirigeaient les pays du Maghreb: (Boumediene, Hassan II et Bourguiba) avaient permis l'introduction des feuilletons arabes et égyptiens pour tenter de réduire l'impact des années de la colonisation française. Cette stratégie d'arabisation indirecte a peut-être amélioré notre arabe, mais elle n'a pas effacé totalement le français et, l'entrée de la parabole dans le paysage social algérien et même maghrébin dans les années 1990 n'a pas facilité les choses. Dès la fin des années 1990, les chaînes satellitaires arabes commençaient à envahir les foyers maghrébins, par l'info avec MBC, El Arabya et El Jazeera et les chaînes fictions ensuite par MBC2, Rotana et Dubaï TV. Début des années 2000, les Maghrébins font connaissance avec les productions turques doublées en arabe syrien et des feuilletons historiques: Bab El hara débarque en pleine révolution arabe...à suivre. [email protected]