L'Assemblée constituante vénézuélienne, élue à la demande du président socialiste Nicolas Maduro, s'est arrogée vendredi soir les pouvoirs du Parlement contrôlé par l'opposition. Cette assemblée de 545 membres a annoncé par un décret officiel avoir décidé «d'assumer le pouvoir de légiférer sur les sujets visant directement à garantir la préservation de la paix, la sécurité, la souveraineté, le système socio-économique et financier, les biens de l'Etat et la primauté des droits des Vénézuéliens». La décision, qui inclut le pouvoir de dicter des lois, a été prise lors d'une séance à laquelle la commission de direction du Parlement avait été citée à comparaître, ce qu'elle a refusé. Le décret rappelle que «tous les organes du pouvoir public sont subordonnés à l'Assemblée nationale constituante». «Nous n'allons pas permettre plus de détournements du pouvoir! (...) La Constituante est arrivée pour mettre de l'ordre!», a lancé vendredi la présidente de cette assemblée, l'ex-ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez, avant de lire le décret. Dans une lettre ouverte, la direction du Parlement a rappelé qu'elle ne reconnaissait pas «l'Assemblée nationale constituante frauduleuse, ses mandats et tous les actes émanant d'elle». L'élection de cette Assemblée constituante, le 30 juillet, a été entachée de violences et dénoncée par l'opposition mais aussi une grande partie de la communauté internationale.