La projection du film de Karim Moussaoui avant-hier à Ibn Zeydoun a donné une nouvelle raison au ministre de la Culture Azzedine Mihoubi de revoir sérieusement la politique d'aide au cinéma algérien. Comment un film qui n'a reçu le soutien financier de l'Algérie que tardivement (après sa sélection dans la section Un certain regard au festival de Cannes) a su redorer le blason du cinéma algérien dans les festivals dans le monde, alors que les films qui ont bénéficié d'un soutien financier important n'ont même pas réussi à sortir des frontières, encore moins de gagner des prix et bien représenter le cinéma algérien dans de grandes manifestations cinématographiques mondiales comme Cannes, Dubaï, Hollywood ou encore Le Caire. La projection du film El Hannachia, à peine quelques jours seulement avant le film de Karim Moussaoui, En attendant les hirondelles a convaincu le ministre de la Culture et beaucoup de responsables du cinéma de revoir sérieusement la politique d'aide au cinéma. Dans un poste sur Facebook, un réalisateur et producteur avait déclaré que la majorité des films financés par l'Etat avait été donnée à des réalisateurs pour les aider, plus que pour aider, le cinéma algérien. Aujourd'hui, on ne parle plus de rentabilité des films algériens, mais de perte d'argent. La logique commerciale n'existe pas. Comme on subventionnait le pain et l'essence, on subventionnait le cinéma. Résultat: on possède un cinéma sans âme et sans éclat. L'Algérie a produit une centaine de films depuis plus de 10 ans, mais seulement une dizaine a réussi à s'imposer sur la scène cinématographique internationale. Aujourd'hui, devant les difficultés financières de l'Etat, le ministère de la Culture a décidé de geler le Fdatic, pour la production et essaye d'aider seulement une frange de jeunes cinéaste. Cependant, la nouvelle génération de cinéastes n'attend pas le ministère de la Culture pour avancer et créer leur propre histoire et inscrire leur empreinte sur les chemins du cinéma de l'avenir. Aujourd'hui, les mécanismes de financements sont nombreux et même si parfois, l'avantage c'est qu'elle vous ouvre le chemin de la notoriété et du cinéma mondial. Si le film El Hannachia va rester pompeusement dans les archives du ministère de la Culture comme un film non représentant de la culture et du 7e art algérien, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, sans l'aide de l'Etat, le film En attendant les hirondelles qui sort prochainement en France, a été financé plus par la France, l'ancienne puissance coloniale que par l'Etat souverain et protecteur de sa culture qui est le seul ambassadeur du cinéma algérien à l'étranger. [email protected]