ça bouge à la maison du vieux parti Quelques jours après son retour aux affaires du parti, Saâdani se retire de la commission des recours. Les choses vont de mal en pis au FLN. La montée de la contestation des listes de candidature du parti est signalée quotidiennement en cette période des préparatifs du double scrutin des APW et APC. En plus de la fronde à travers plusieurs mouhafadhas et kasmas, des démissions enregistrées par le parti, l'escalade est telle que les sièges des mouhafadhas du FLN à Ouargla et à El-Oued ont été incendiés avant-hier par des militants en colère contre la direction nationale de leur parti. La protestation s'est amplifiée à travers plusieurs wilayas comme Oum El Bouaghi, Mila, Jijel, Bouira, Constantine...etc. Les tensions sont telles que même la direction nationale, à travers la commission nationale de candidatures, n'arrive pas à y mettre de l'ordre. La protestation au niveau local est si vive qu'elle risque d'impacter négativement la campagne électorale. Des dissensions similaires ont fait perdre au FLN plusieurs sièges lors des législatives du 4 mai dernier. En plus de la contestation du choix des candidats, des membres du bureau politique, du comité central et des parlementaires sont dénoncés par la base. La direction du FLN a été destinataire d'un nombre très important de recours remontant de plus de 35 wilayas, d'après le chargé de communication du parti. En outre, moins d'une année après son départ, Amar Saâdani a signé récemment son retour au FLN avant de claquer la porte à la veille de la date limite fixée pour le dépôt des listes de candidatures au niveau des Drag. Si le départ précipité de Saâdani avait été marqué par le sceau du mystère, son retour par la petite porte n'en est pas moins énigmatique. D'après certaines indiscrétions, Saâdani s'est accroché avec le ministre des Relations avec le Parlement, Taher Khaoua. Ce dernier n'a jamais été en odeur de sainteté avec l'ex-secrétaire général du FLN. Pour d'autres, son retrait est dû à «sa mésentente» avec Ould Abbès. Pour la première fois dans les annales de l'ex-parti unique, un secrétaire général «déchu» est repêché et s'est vu accorder une seconde chance. Il faut dire que depuis son départ en septembre 2016, l'ex-secrétaire général du FLN, n'en est pas à son premier coup d'essai. Sa première réapparition est advenue six mois après sa destitution ou «démission» de son poste à la tête du FLN, lorsque, à une semaine des élections législatives du 4 mai dernier, il adresse une lettre aux militants de son parti. Dans son message Saâdani a plaidé le resserrement des rangs à la veille d'un scrutin des législatives scandaleux où le FLN a été confronté à de graves difficultés. Salima Othmani, membre du bureau politique, chargée de la femme au sein du FLN, a été limogée par le secrétaire général. Certains cadres du parti estiment que les résultats réalisés par le parti lors des législatives du 4 mai dernier sont «un échec». Le FLN a perdu sa majorité confortable qu'il a acquise lors des élections de 2012. Ainsi, le FLN a perdu le tiers des sièges qu'il détenait, ce qui équivaut à un échec cuisant. Ses adversaires qui lui reprochent la mauvaise gestion du parti et son échec à resserrer ses rangs l'accusent de chercher à gagner du temps en fixant la date de la tenue de la session du comité central pour le 22 octobre, soit, près d'un mois après les élections locales et à la veille de l'élection présidentielle d'avril 2019. D'autre part, Ould Abbès sait que son poste sera mis en jeu lors de cette réunion et des manoeuvres en coulisses visent à le destituer.