"Le Président prévoit de concéder certaines de ses prérogatives au Parlement, à l'opposition et au gouvernement", a-t-il révélé. Mais ces changements dans les structures de l'Etat et dans les institutions demeurent "flous", imprécis et sans contours pour l'instant. Maintenant que le parti est sorti du "goulot de la bouteille", pour reprendre son expression, Amar Saâdani peut reprendre son sport de prédilection : les déclarations fracassantes. Pour son retour, après un été chaud, le secrétaire général du FLN a profité du renouvellement des élus dans les instances de l'Assemblée nationale pour annoncer "de grands changements". "Le pays va connaître des changements importants", a-t-il déclaré, sans donner de détail sur cette "révolution de palais". Une mini-révolution dans le mode de gestion des affaires de l'Etat. Un détail, cependant, qu'il a avancé en connaisseur ou en mis au fait des décisions que prépare le président de la République. "Le Président prévoit, dans la nouvelle Constitution, de concéder certaines de ses prérogatives au Parlement, à l'opposition et au gouvernement", a-t-il révélé. Mais ces changements dans les structures de l'Etat et dans les institutions demeurent "flous", imprécis et sans contours pour l'instant. S'il est presque certain que le Président veut une Constitution qui soit proche de celle amendée en 2008 pour lui ouvrir la voie à "l'extension" des mandats présidentiels, le retour à un gouvernement issu de la majorité parlementaire, ses autres intentions restent dans le domaine du secret auquel seuls quelques initiés, comme Amar Saâdani, ont accès. Même ses plus proches collaborateurs ne sont, d'ailleurs, pas mis au parfum. "S'il a déclaré cela, c'est qu'il est informé. En plus, il a fait ces déclarations publiquement devant les députés du parti", s'est contenté de répliquer un membre du bureau politique interrogé sur le contenu des changements annoncés par Amar Saâdani. Notre interlocuteur n'en sait rien, mais admet que le secrétaire général "a le courage de dire ce qu'il a dit", dit-il avec, dans le ton, une admiration pour Saâdani. Pour un autre responsable du parti, il est certain que Amar Saâdani est très informé. "S'il a avancé ces changements, c'est qu'il est très informé et qu'il est renseigné", a indiqué notre interlocuteur qui refuse de s'aventurer dans le fond des projets annoncés. "Ce qu'il dit est vrai", a-t-il cru bon de préciser. Depuis son intronisation à la tête du FLN, Amar Saâdani a survécu aux assauts de ses opposants et des redresseurs, en partie, grâce à ses surprenantes et inédites sorties, particulièrement celles relatives au président de la République. Il en a fait un argument pour répondre à ses détracteurs et asseoir son pouvoir au sein du parti. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant qu'il soit aujourd'hui applaudi par une majorité du comité central, des élus et du bureau politique. Et si Saâdani milite et réclame la chefferie du gouvernement au nom de sa majorité parlementaire, sur les autres questions, il demeure incertain, pas vraiment offensif, une fois passée sa salve contre le service des renseignements et son patron, avant la présidentielle. A-t-il profité de cette occasion ? il est descendu à l'APN pour assister au renouvellement des élus du parti dans des structures sans y être obligé, symboliquement pour marquer son autorité sur toutes les structures du parti et signifier la fin de l'opposition interne. Ce qu'il a, d'ailleurs, déclaré sur place. Des gestes accompagnés de déclarations sur des décisions que seuls les acteurs du sérail sont censés connaître. Apparaît-il ainsi comme le porte-parole du centre des décisions. Nom Adresse email
