Sur les cinq dernières années, Sonatrach a investi près de trente-deux millions de dollars dans la formation. Durant l'exercice 2013, 34% de l'effectif permanent de Sonatrach a bénéficié de ces actions de formation, réalisées principalement au sein des instituts de formation de la compagnie. La compagnie dispose de ses propres structures de formation, l'Institut algérien du pétrole (IAP) en tête. L'IAP assure des formations opérationnelles dans le domaine de l'énergie. Il dispose de trois établissements à Boumerdès, Oran et Skikda. L'entreprise accorde également de l'importance au partenariat avec des universités locales, ou instituts privés spécialisés, pour promouvoir l'entreprise, l'échange et le recyclage des compétences. À ce titre, Sonatrach a signé une convention avec l'université des sciences et technologies Houari-Boumediene (USTHB). Cette convention porte sur le partenariat dans le domaine de la formation et l'adoption de nouveaux programmes prenant en considération les besoins de l'entreprise. L'Etat, par le biais de sa société nationale, n'a pas lésiné sur les moyens pour, d'abord, former les cadres et, plus tard, les mettre à niveau aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Dans une contribution à la presse, le consultant et économiste pétrolier, Rabah Reghis, estime, dans le cas le plus pessimiste, le montant au 1/20 des dépenses totales de l'entreprise depuis sa création en 1963. Rien que les associés dans le cadre de la recherche/production (ARP) et à chaque contrat passé, ont réservé près de 1% du montant contractuel pour la formation. Tout cela pour quel résultat ? Selon Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach, durant la décennie passée, la formation ne tenait pas compte des besoins de l'entreprise, à savoir le cœur du métier qui est l'amont. Durant cette décennie, l'IAP ne formait pas grand-chose, ajoute-t-il. Ces dernières années, il y a eu un blocage dans le recrutement. Il y a eu des coupures dans la gestion des carrières et du recrutement, souligne l'ancien P-DG de Sonatrach qui ajoute que tout cela n'a pas permis à l'entreprise de préparer la relève. Selon Abdelmadjid Attar, il faut recruter sans relâche. Mais ces recrutements se heurtent à plusieurs aléas. Il explique que les ingénieurs formés dans le cœur du métier dans les différents structures de formation à l'instar de l'INH, IAP ont vocation à travailler au Sud. Mais pour cela, il leur faut avoir la carte de l'Anem pour postuler dans ces wilayas du Sud. Ne résidant pas dans cesdites wilayas, la démarche devient difficile. Ce genre de problèmes va décourager les jeunes à aller vers les filières pétrolières, indique-t-il. Concernant la gestion des compétences, Abdelmadjid Attar évoque la démarche de Sonatrach qui consiste à injecter l'essentiel des compétences dans les groupements issus de partenariat. Certes, cela permet de donner de la consistance aux groupements mais aux dépens des projets de Sonatrach. Abdelmadjid Attar se réjouit, cependant, de la relance de l'IAP qui, depuis une année, se fixe l'objectif de former entre 250 à 300 étudiants par année. "C'est énorme", souligne-t-il, mais le fruit de cet effort ne peut être perceptible que dans trois à quatre années.