Cette envolée des prix menace notamment les nouveaux projets des logements promotionnels aidés (LPA) lancés récemment par les autorités locales. La problématique de l'inflation du prix du sac de ciment ne cesse de se poser avec insistance ces derniers jours. En effet, le prix ne cesse de grimper alors qu'il est censé être régulé et contrôlé par les pouvoirs publics par le truchement des responsables chargés de la régulation du marché des matériaux de construction et ceux qui veillent à la stabilité des prix du sac de ciment. Le sac de ciment cédé au consommateur varie entre 600 DA et 700 DA, alors que son prix réel ne doit pas dépasser les 300 DA le sac de 50 kg. Sans ambages, les revendeurs, agréés ou pas, le proposent à ce tarif-là, car disent-ils c'est la faible production qui nourrit cette hausse devenue de plus en plus disproportionnée et qui laisse place à l'informel. Malgré la prédisposition de deux cimenteries qui pourvoient le marché local, notamment Lafarge d'Oggaz et Asec Zahana, toutes les deux situées dans un rayon de 15 km de la wilaya d'Oran, les prix ne cessent de grimper. Dans cette foulée, nous nous sommes adressés aux promoteurs et autres revendeurs de ciment qui nous ont expliqué que le marché est miné par des opportunistes à l'affût de la moindre occasion pour faire grimper les prix. Selon un des promoteurs interrogés, il y a bel et bien une baisse de production qui est en fait la cause majeure de la spéculation actuelle. Le même interlocuteur nous expliquera que l'une des unités, Zahana, annonce depuis peu une panne de la chaîne de production. À cette cadence de production, le marché local ne saurait être satisfait. Notons que cette parenthèse pénalisera bon nombre de projets d'envergure en cours de réalisation et en perspective à Oran. En temps normal, explique-t-on, avec une capacité de 4 millions de tonnes par jour, l'offre devrait satisfaire la demande et éviter la dérégulation du marché. Il est indéniable qu'au rythme où évoluent les choses, les prix de la construction et du logement seront, de facto, revus à la hausse. Car, à l'instar des promoteurs et entrepreneurs, ce sont les maçons qui vont aligner leurs tarifs sur les prix du ciment, explique-t-on. Cette envolée démesurée des prix menace notamment les nouveaux projets des logements promotionnels aidés (LPA) lancés récemment par les autorités locales. Le prix du LPA fixé par l'Etat à 280 millions de centimes ne permettra pas un amortissement des nouveaux coûts de construction. Les entrepreneurs se trouveront ainsi dans l'impasse. Ils sont soit obligés de revoir à la hausse les prix des logements, qui s'annoncent déjà chez certains à 800 millions de centimes, avec comme conséquence des litiges d'ordre juridique avec les souscripteurs, ou alors ils devront stopper les projets de réalisation en attendant des jours meilleurs. Au final plusieurs projets, dont l'OPGI est maître d'œuvre, n'ont pu démarrer, alors qu'au même moment le wali d'Oran exige le respect des délais de livraison. H. H.