Le projet de révision constitutionnelle, soumis aujourd'hui à l'approbation du Parlement réuni en ses deux Chambres, doit impérativement recueillir 455 voix favorables, représentant les trois quarts des 602 députés et sénateurs, pour qu'il soit dûment adopté. Il est établi, selon une source digne de foi, que le Parlement ne recourra pas au vote électronique, mais au classique vote à main levée. Est-il possible dès lors de certifier que le nombre requis pour la validation du projet est réellement atteint en ne se basant que sur le comptage des voix pour et celles contre par le président de la séance dont l'acuité visuelle doit être sans faille ? La tâche sera difficile pour peu que l'opposition qui, arithmétiquement parlant, n'est pas capable de bloquer le projet car ne fédérant qu'une centaine de parlementaires (il en faut 148 pour invalider le projet du président de la République), chahute le vote. Au-delà, d'aucuns mettent en doute une procédure qui ne donne au Parlement que le droit de commenter brièvement, par le truchement des chefs des groupes parlementaires, un projet qui a introduit plus de 88 amendements à la Constitution.