L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a accusé hier le ministre égyptien de la Justice d'appeler au "massacre" d'opposants islamistes après qu'il a souhaité à la télévision la mort de dizaines de milliers de Frères musulmans. La confrérie islamiste, qui avait remporté toutes les élections en 2012, a été chassée du pouvoir en 2013 par le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi qui a destitué le président élu Mohamed Morsi. Le 28 janvier, le ministre de la Justice Ahmed el-Zind a déclaré à une chaîne de télévision qu'il ne serait "pas satisfait tant que 10 000 Frères musulmans ne seraient pas tués" pour chaque membre des forces de sécurité ayant péri dans un attentat. "Le fait que les forces de sécurité égyptiennes se sont déjà rendues coupables de massacres de masse de sympathisants des Frères musulmans (...) rend très réelle la menace du ministre de la Justice", a déploré HRW dans un communiqué. "Qu'un haut responsable du gouvernement en charge de faire respecter l'Etat de droit encourage publiquement à la télévision au massacre d'opposants politiques démontre que des membres du gouvernement égyptien ont abandonné toute prétention même à la justice", poursuit l'organisation basée à New York.