Si la chute des cours du pétrole a eu des répercussions sur les recettes d'exportation de l'Algérie, son impact a toutefois été atténué par les importantes réserves de change et une croissance soutenue des secteurs hors hydrocarbures. Les prix bas du pétrole et du gaz ont pesé sur l'économie algérienne en 2015, avec des recettes d'hydrocarbures qui ont chuté de 50%, atteignant selon les estimations la somme de 34 milliards de dollars. Malgré ce climat international difficile, l'économie algérienne devrait afficher une expansion d'environ 3% en 2015, selon le FMI. Si l'on constate une légère baisse par rapport au chiffre de 3,8% enregistré en 2014, cette évolution suit la tendance de la croissance mondiale, qui s'établissait à 3,1%, et l'Algérie se place bien au-dessus de la moyenne de 2,3% enregistrée dans les pays de la région MENA. Les prévisions du FMI suggèrent un rebond de la croissance du PIB, qui devrait atteindre 3,9% en 2016, soit son niveau le plus élevé depuis 2005, imputable en partie aux efforts déployés par le gouvernement pour stimuler les activités dans les secteurs hors hydrocarbures, tels que le bâtiment, le transport et l'industrie manufacturière. Volants de sécurité budgétaire L'ampleur du défi énergétique auquel l'Algérie se voit confrontée reste néanmoins considérable dans la mesure où le pétrole et le gaz représentent 95% des exportations et 60% des recettes de l'Etat en moyenne. Le déficit commercial enregistré au cours des 11 premiers mois de l'année 2015 totalise 12,6 milliards de dollars, contre les 5,5 milliards de dollars d'excédent qui avaient été réalisés à la date de novembre 2014. Selon Abderrahmane Benkhelfa, le ministre des Finances, les revenus générés par les hydrocarbures continueront de baisser, accusant vraisemblablement une chute de 22% en 2016, ce qui portera l'ensemble des recettes du secteur à 26,4 milliards de dollars. Cela fait suite à une baisse de 50% des recettes énergétiques en 2015. L'Algérie a largement pioché dans ses considérables réserves de change pour combler son déficit budgétaire, qui atteignait, selon les estimations, 12% du PIB en 2015. Les réserves de change allaient sans doute atteindre la somme de 151 milliards de dollars d'ici la fin de l'année, a déclaré A. Benkhelfa dans les médias en novembre, alors qu'elles totalisaient près de 200 milliards de dollars mi-2014. On s'attend à une baisse de ces dernières en 2016, où elles devraient atteindre 121 milliards de dollars, soit environ 23 mois d'importations. Un montant qui est largement supérieur au seuil minimum de trois mois suggéré par le FMI mais qui représente tout de même une détérioration considérable des volants de sécurité budgétaire du pays, d'autant plus que le pays est dépendant des biens de consommation importés. Alors que l'on s'attend à un scenario similaire en 2016, les autorités ont décidé de mettre en place des politiques qui mettront l'économie sur la voie du redressement budgétaire, instaurant notamment des augmentations de taxes et des droits à l'importation(...) Le titre est de la rédaction OXFORD BUSINESS GROUP