Préjugé L'Algérie compte une centaine de franchises, contre quatre fois plus au Maroc. En d'autres termes, dans les pays voisins, cette activité est davantage encouragée en raison de ses avantages : création d'emplois et de richesses, traçabilité, moyen aux mains des pouvoirs publics pour lutter contre l'informel et la contrefaçon. En Algérie, les préjugés sont tenaces. De hauts fonctionnaires influents considèrent toujours la franchise comme de la revente en l'état ou une simple importation. Résultat, plus de dix ans après la naissance des franchises en Algérie, cette activité peine à décoller, freinée par de multiples contraintes : absence de réglementation spécifique, problème des royalties, accès difficile au foncier, contrats de location ou contrats bail pénalisants pour certaines franchises. En dépit de toutes ces difficultés, des enseignes internationales continuent de s'installer en raison d'un marché attractif boosté par la consommation des couches moyennes. La conjoncture actuelle ne facilite pas les choses. Les regards des officiels sont braqués sur la nécessité de réduire la facture des importations et moins sur la promotion de cette activité. Pourtant, elle est incontournable dans le processus de modernisation de l'économie nationale. L'Algérie a besoin de la grande distribution, d'une large chaîne d'hypermarchés, de dizaines d'Uno et d'Ardis pour réguler le marché, d'une importante toile de centres commerciaux pour lutter contre l'informel et la contrefaçon et assurer la disponibilité de produits de qualité via la présence de grandes marques internationales. N'oublions pas que la disponibilité de produits et de service de qualité localement soulage la balance des paiements, dans la mesure où nos concitoyens ne seront pas contraints de se déplacer à chaque fois à l'étranger pour des biens de consommation ou de prestations qui peuvent être aisément offerts en Algérie. L'utilité de la franchise s'étend aux franchises de services, notamment les services aux particuliers. Supposez que la franchise Mr Bricoleur, créée par un Franco-Algérien qui a du succès à l'étranger, s'installe en Algérie. Le citoyen pourra rapidement faire ses réparations de plomberie, d'électricité avec l'assurance d'un travail de qualité. Bémol dans l'activité, l'absence de franchiseurs industriels locaux et la quasi-absence de franchises industrielles, en raison d'un environnement des affaires difficile. L'Algérie sur ce point a intérêt à encourager la mutation à moyen et long termes vers plus de franchises industrielles et l'émergence de franchiseurs industriels locaux ainsi que le développement de concepts locaux de franchises. Encore faut-il améliorer l'environnement des entreprises. Par : K. Remouche [email protected] Lire le dossier