Cela pourrait sembler une gageure : mais au sein du Parti des travailleurs (PT), en dépit du contexte politique marqué par une espèce de résignation générale, et des attaques qui ciblent particulièrement sa secrétaire générale, en l'occurrence Mme Louisa Hanoune, on refuse de céder au découragement. Ni au renoncement. Hier, des militants, mais aussi des députés dont Ramdane Taâzibt et Rahima Benbessa se sont retrouvés à la place du 1er-Mai à Alger, aujourd'hui place de la Réconciliation nationale, pour rencontrer des citoyens, une action de proximité destinée à "ouvrir un débat direct", mais surtout "dénoncer" la loi de finances qui risque de laisser sur le carreau des pans entiers de la population, selon ces initiateurs. "C'est une action coordonnée et simultanée dans les 48 wilayas. On veut ouvrir un débat direct avec la population. Pour éviter le chaos au pays, on refuse la politique du fait accompli", explique Ramdane Taâzibt, entouré de quelques anonymes. "Nous voulons, à travers cette action, créer un rapport de force pour qu'il y ait une loi de finances complémentaire qui corrige et abroge les mesures antinationales, antiéconomiques et antisociales contenues dans la loi de finances 2016. C'est une nécessité absolue", assure-t-il tandis qu'il distribuait un numéro de Fraternité, une publication du parti. Mais c'était suffisant pour susciter la curiosité de quelques policiers venus "prendre des nouvelles" sur cette action pacifique qui, au demeurant, n'a provoqué ni "troubles à l'ordre public" ni "rassemblement non autorisé", pour reprendre la terminologie officielle. À peine quelques échanges avec des citoyens de passage. Une occasion aussi pour les militants de distribuer un appel "condamnant avec la plus grande vigueur l'opération crapuleuse, criminelle visant à déstabiliser le PT, pilotée par un groupe d'individus extérieurs à ce parti notamment des hommes d'affaires véreux et qui interfèrent illégalement dans ses affaires, recourant au chantage, à la terreur et à la corruption". "Nous considérons que cette opération mafieuse est une dérive d'une gravité sans précédent qui menace le multipartisme par la criminalisation de la pratique politique saine et indépendante, c'est-à-dire la démocratie", dénoncent-ils. Même s'il n'y avait pas foule, au PT, on était content de cette première action. En attendant d'autres. "Mais, le plus important est d'engager le débat et de sensibiliser les gens", conclut Taâzibt. K. K.