Le Salaire national minimum garanti (SNMG) ne sera pas révisé à la hausse lors de la prochaine tripartite prévue au mois de juin prochain. C'est l'une des premières mesures d'austérité prises par le gouvernement en réaction aux conséquences de la crise économique à laquelle est confronté le pays. Les travailleurs sont, dès à présent, prévenus que les augmentations salariales ne seront pas à l'ordre du jour de cette réunion qui regroupera l'Exécutif, l'UGTA et le patronat. C'est au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, qu'a échu la mission de l'annoncer aux milliers d'ouvriers qui, habituellement, nourrissent de grands espoirs quant aux acquis qu'arrache leur syndicat à l'issue de cette traditionnelle rencontre. La tripartite de juin se veut, en revanche, une opportunité pour que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, présente les grandes lignes de son nouveau modèle économique. Ce plan, explique M. El-Ghazi, sera adapté à la situation économique peu reluisante qui prévaut actuellement dans notre pays. D'où le slogan : "Développement économique et autonomie de la décision" de cette 19e édition. Les thèmes qui y seront débattus ont trait à la promotion de la production nationale et à la diversification économique à travers, entre autres, les exportations hors hydrocarbures. Les facilitations douanières et les avantages fiscaux pour encourager les investissements, le foncier industriel, la création de zones industrielles dans les 48 wilayas, l'amélioration du climat des affaires... seront, également, les questions proposées aux débats. Ce sont tous ces volets qui seront examinés afin de permettre aux entreprises de créer de la richesse et des postes d'emploi. Abordant l'avant-projet du code du travail, le ministre a affirmé hier à la radio Chaîne I que la mouture du texte sera finalisée au cours de la tripartite avant d'être présentée au gouvernement, au Conseil des ministres et au Parlement. "Ce nouveau texte préserve les acquis sociaux des travailleurs, réglemente l'attribution des marchés publics, protège les enfants contre l'exploitation, consacre la criminalisation du harcèlement surtout des femmes au travail et instaure le dialogue entre l'employeur et les représentants syndicaux des employés", souligne le ministre. Le texte de loi vise aussi, selon lui, une meilleure organisation du marché du travail à travers la mise en place d'agences d'emploi locales au sein de toutes les communes. Par ailleurs, Mohamed El-Ghazi affirme que son département compte, dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac, créer durant l'année 2016 quelque 60 000 PME à raison de 30 000 unités pour chaque formule. Entre 2010 et 2015, il a été créé, relève-t-il, 350 000 entreprises qui ont donné naissance à 1,1 million de postes d'emploi permanents et 1,5 million suivant la formule contrat de travail aidé (CTA). Ainsi, au rendez-vous de juin ne figureront ni revendications socioprofessionnelles, ni augmentations salariales et encore moins d'avantages au profit des travailleurs. Ces derniers seront, au contraire, sollicités — encore une fois — pour apporter leur soutien à la nouvelle politique économique que prône le gouvernement dont le principal fondement est la rigueur budgétaire. La session de juin peut être baptisée "Tripartite de la solidarité". Celle qui rassemblera ses trois composantes autour d'un seul et même objectif, les obligeant à se solidariser pour passer, sans trop de dégâts, cette conjoncture décisive que traverse le pays. B. K.