Le sujet de mathématiques a semblé une épreuve insurmontable pour certains, qui, rencontrés à la sortie des centres d'examen, cachaient mal leur déception. Lors d'une virée dans les lycées de la capitale, les candidats étaient visiblement angoissés face à la complexité du sujet. Rares sont ceux d'entre eux qui ont affirmé avoir réussi à solutionner tous les exercices. Répondre brièvement à chacun des "exos" ou se concentrer sur le plus facile aux dépens des autres : c'est devant ce choix difficile qu'étaient réduits nos futurs bacheliers. Sujet à la main, des filles, rencontrées devant le lycée Omar-Racim, devisaient tranquillement quand on leur a posé la question. "Le sujet était abordable", ont-elles répondu en chœur. Pour elles, tous les sujets ont été abordés en classe. "On a répondu, certes, mais on n'a pas terminé tous les exercices, et en plus, on n'est pas sûres d'avoir donné les bonnes réponses. Chacune de nous a traité autant d'exercices qu'elle le pouvait. Cela dépendait de la préparation de chacune, et si quelqu'un était porté ou non sur cette matière", a répondu l'une d'elles. Et, au lieu de se résigner au défaitisme ou à la peur, une deuxième candidate a affirmé : "Je compte bien me rattraper cette après-midi, à l'épreuve d'anglais, qui j'espère sera plus facile." Ce n'était pourtant pas le cas de Réda. À l'ombre d'un arbre jouxtant le lycée El-Mokrani où nous l'avons aperçu, Réda était prosterné, se tenant la tête entre les mains. Il méditait sur cette dure épreuve par laquelle il était passé. "Je n'ai pas pu traiter tous les exercices", a-t-il dit tout de go. Pourquoi ? Le sujet était-il si difficile ? Non, rétorque-t-il, avant de se laisser aller à des confidences : "Je n'ai pas bien répondu. Je me suis basé sur les probabilités mais, contrairement aux années précédentes, il n'y avait rien de tel. En tout cas, moi et les maths ça fait deux, ce sont mes parents qui m'ont obligé à opter pour la filière scientifique que je ne voulais pas." Sujet abordable, mais des réponses peu convaincantes. À qui la faute ? "Cette année, on a exercé sur nous une pression terrible pour terminer tout le programme, comme quoi, tous le programme était susceptible de figurer dans le sujet d'examen", a expliqué un autre candidat rencontré non loin de là. Pour lui, "il n'y avait plus le seuil de cours à prendre en compte pour la révision, ce qui a dispersé les efforts des candidats, contrairement à d'habitude où, depuis 2008, les mêmes exos figuraient. Mais cette année, au lieu d'arrêter les cours, afin de nous concentrer sur les sujets d'examen, les profs nous ont obligés à suivre le reste des cours, jusqu'au dernier". Au deuxième jour des épreuves du baccalauréat, l'examen s'est déroulé dans la sérénité totale. Sur les réseaux sociaux, rien n'indiquait une fuite de sujets, contrairement à la veille, où tel était le cas pour les sujets d'arabe et de sciences islamiques. A. R.