L'Algérie a hérité d'un groupe extrêmement difficile dans le cadre des éliminatoires du mondial 2018 avec deux mondialistes, le Cameroun et le Nigeria, et un outsider redoutable à savoir la Zambie. C'est incontestablement le groupe le plus compliqué parmi les cinq qui constituent le tableau final du tirage au sort. Cependant, de par sa position actuelle de leader en Afrique et la régularité de ses derniers résultats puisque les Verts n'ont pas encore perdu en match officiel depuis le dernier match de la CAN 2015 contre la Côte d'Ivoire, championne d'Afrique en titre, les Algériens abordent les éliminatoires dans la peau du favori. C'est du reste approximativement le même groupe qui a réussi à passer pour la première fois de l'histoire du football algérien au second tour d'un Mondial et surtout qui a fait vaciller l'ogre allemand dans une mémorable soirée du 30 juin. Cette persévérance algérienne tranche avec la baisse de régime considérable du Nigeria et du Cameroun, engagés dans des chantiers de construction de leurs équipes nationales respectives. Cela confère donc indéniablement aux Verts une longueur d'avance surtout que la double confrontation contre le Cameroun et le Nigeria interviendra rapidement c'est-à-dire en automne prochain soit au moment ou les internationaux algériens dont la totalité évolue en Europe, seront au maximum de leur forme. Avec des Brahimi, Feghouli, Slimani et autres, Mandi et Mahrez, au meilleur de leur forme, il sera sans doute difficile d'arrêter cette sélection algérienne comme l'avoue du reste le sélectionneur du Cameroun, Hugo Broos. Le fait de tomber sur des équipes "joueuses" qui ne passent pas leur temps à faire de la résistance, offrent également des "conditions de jeu idéales" aux coéquipiers de Brahimi redoutables en contres et plus enclins à chercher des espaces "délaissés". Des équipes comme le Nigeria, le Cameroun et la Zambie ne ferment pas le jeu, ce sont des équipes historiquement audacieuses. En tous cas, les Verts qui dominent le classement de la FIFA version Afrique ont là une occasion de prouver leur leadership et faire taire les plus récalcitrants. "C'est en gagnant contre de grandes équipes qu'on mérite d'aller au Mondial et qu'on peut se prévaloir d'un leadership" affirme à juste titre, l'ex-international Ali Bencheikh qui prédit "une bonne réaction de nos joueurs contre les grandes équipes contrairement lorsqu'on affronte des petites équipes où la motivation manque". À ce statut de favori s'ajoutent d'autres paramètres qui plaident pour une position avantageuse des Algériens dans cette course au mondial. À commencer par le programme des rencontres ; il faut savoir que l'EN entamera l'aventure à domicile face au Cameroun le 3 octobre 2016, pour le compte de la première journée. Les Verts se déplaceront ensuite le 7 novembre pour affronter le Nigeria avant d'aller défier la Zambie chez elle le 28 août 2017, pour le compte de la 3e journée. Les Verts accueilleront, dans le cadre de la 4e journée, la Zambie le 2 septembre 2017, avant de défier ensuite le Cameroun le 2 octobre 2017 à Yaoundé et de recevoir le Nigeria le 6 novembre 2017 dans le cadre de la 6e et dernière journée. Le fait de débuter à domicile et de finir à domicile la phase des éliminatoires, constitue un avantage certain surtout si l'EN parvient à se mettre rapidement sur orbite dès le départ avec un succès contre le Cameroun. Réputée pour être intraitable à domicile, dans son bastion à Tchaker depuis de longues années , l'équipe algérienne ferait d'ailleurs, selon les spécialistes, un grand pas vers la qualification si elle parvient à faire le plein à domicile et à grignoter des points notamment en Zambie où elle déjà gagné dans cette même compétition. Reste un dernier avantage à mettre au crédit des Algériens : l'expérience acquise en matière d'organisation et de préparation de ce genre d'événements. "À Abuja où l'EN devrait jouer son second match contre le Nigeria au mois de novembre 2016, la FAF est capable de faire poser un avion dans la ville même à 48 heures seulement du rendez-vous et y installer toute la logistique indispensable" confie un membre du bureau fédéral qui précise qu'avec l'expérience acquise, "la fédération sait exactement quoi faire pour assurer les meilleurs conditions aux Verts". C'est loin d'être négligeable. SAMIR LAMARI