Le 26 juin, le monde a commémoré la Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues et, une fois encore, le Maroc est sans surprise pointé du doigt comme étant le premier fournisseur mondial devançant des pays comme l'Afghanistan, le Liban, l'Inde ou le Pakistan. Etant un pays limitrophe du Maroc, l'Algérie est naturellement l'une des voies ciblées par les réseaux de trafic de drogue pour exporter les milliers de tonnes de kif vers l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Europe. Selon les chiffres du dernier rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de 2014, le royaume chérifien a produit en 2013 près de 700 000 tonnes de cannabis pour une surface cultivée estimée à plus de 47 000 ha. "S'il y a eu une forte hausse des saisies de drogues de synthèse, le cannabis reste la drogue dont le trafic est le plus répandu dans le monde", précise l'ONUDC. Ce qui confirme que la culture et la commercialisation du cannabis constituent une activité économique illicite aux revenus non négligeables (estimés à 10 milliards d'euros). Une activité qui emploie quelque 800 000 employés, selon le même rapport. À l'occasion de cette journée internationale, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) s'est fendue d'un communiqué pour s'alarmer des proportions prises par le trafic de drogue marocain et des dégâts qu'elle provoque sur les consommateurs, et a appelé les autorités algériennes à porter la question devant les instances internationales, "y compris l'Organisation des Nations unies et le reste d'autres organisations internationales et régionales afin de répondre à (...) ce qui peut être considéré comme une guerre non déclarée contre la jeunesse algérienne". La Ligue considère, en effet, que la jeunesse algérienne (350 000 consommateurs, selon les chiffres officiels, un million selon la Laddh), se trouve en grand danger, d'autant que le haschisch, qui a maintenant pénétré les écoles et les universités, constitue une "véritable menace pour la stabilité et la sécurité du pays", et appelle à une lutte plus efficace. S. Ould Ali