La main-d'œuvre locale déserte les chantiers dès onze heures ou midi durant la saison estivale ou le mois sacré du Ramadhan, en prétextant les effets de la canicule et du jeûne. À l'instar de nombreuses régions du pays, la wilaya de Guelma est un véritable chantier puisque des milliers d'entreprises sont à pied d'œuvre pour réaliser des logements toutes formules confondues, des établissements scolaires, des universités, des hôpitaux, des polycliniques, des barrages, des stations de traitement d'eau potable, des équipements publics. Les pouvoirs publics allouent des enveloppes financières conséquentes dans le cadre des divers programmes afin d'améliorer le cadre de vie des populations. Ce boom économique engendre la création de milliers d'emplois mais, a contrario et au grand dam de ceux-ci, les opérateurs économiques sont souvent pénalisés par le manque flagrant de main- d'œuvre spécialisée et qualifiée. Cette pénurie en moyens humains fait que la wilaya accuse un retard dans l'achèvement des projets en dépit des clauses drastiques contenues dans les cahiers des charges. En effet, d' aucuns auront remarqué que les horaires de travail ne sont pas respectés par la main-d'œuvre locale qui déserte les chantiers dès onze heures ou midi durant la saison estivale ou le mois sacré du Ramadhan, en prétextant la canicule et les effets du jeûne. Le chantier fonctionne trois ou quatre heures par jour alors que sous d'autres cieux les huit heures de travail sont scrupuleusement respectées. Cette carence se répercute négativement puisque les projets sont livrés avec un retard conséquent et un versement de pénalités de retard. Les entrepreneurs du bâtiment ne savent plus à quel saint se vouer, car les maçons sont très sollicités et leurs honoraires sont très élevés. Selon un opérateur économique de la wilaya de Guelma cette catégorie de travailleurs exige un salaire mensuel de 50000, voire 60000 dinars ! Ces maçons exercent en parallèle pour leur propre compte selon plusieurs formules et empochent des sommes faramineuses. L'Inspection du travail ne réagit pas assez pour appliquer la réglementation en vigueur et cette léthargie qui perdure encourage ces resquilleurs qui imposent leur diktat. De toute évidence, le secteur du bâtiment accuse un déficit endémique de maçons, coffreurs, plâtriers, ferrailleurs car de nos jours, les jeunes optent pour un métier de tout repos. Les dernières mesures mises en place par le gouvernement en direction des jeunes chômeurs sont révélatrices car ces derniers obtiennent des crédits pour l'acquisition de voitures de tourisme en ouvrant des agences de location, des camions et des minibus pour le transport de marchandises et de voyageurs, de petites entreprises dans le fast-food, l'informatique, la photographie, l' ébénisterie, etc.. Chacun veut un boulot à sa guise qui soit peu contraignant et surtout lucratif. Les métiers manuels sont honnis par les jeunes qui refusent des postes dans le bâtiment et l'agriculture. Cette situation a été maintes fois décriée par les opérateurs économiques et la sonnette d'alarme est tirée ! HAMID BAALI