Amnesty a souligné qu'elle a été autorisée à lui rendre visite le 17 août et a déclaré que le prisonnier a perdu beaucoup de poids et souffre de la goutte, ce qui l'oblige à adopter une alimentation stricte qui n'est pas disponible en prison. La condamnation de Slimane Bouhafs à 5 années de prison ferme pour atteinte à l'islam et à son Prophète fait réagir des ONG et des organisations de défense des droits de l'Homme. Ainsi, Amnesty international (AI) appelle, dans un communiqué rendu public, les autorités algériennes "à libérer immédiatement et sans condition le militant Slimane Bouhafs", qui purge une peine d'emprisonnement "en raison de ses publications sur facebook". Le communiqué a souligné que la date du procès en appel de Bouhafs a été fixée au 30 août, rappelant les conditions dans lesquelles il a été arrêté. "Des gendarmes ont arrêté Bouhafs à Sétif, le 31 juillet. Ils l'ont informé qu'il était accusé d'atteinte à l'islam et au Prophète Mohammed. En début d'après-midi, il a été transféré au siège de la gendarmerie de la commune de Bousselam, dans la wilaya de Sétif, tout en poursuivant son interrogatoire, tandis que son domicile était perquisitionné. Quand le procureur du tribunal de Sétif a refusé de le voir, des gendarmes l'ont amené devant celui du tribunal de Béni Ourtilane tard le soir. Il n'a pas pu s'entretenir avec un avocat pendant sa détention provisoire, son interrogatoire et son procès. Le 7 août, le tribunal l'a condamné à une peine de cinq ans de prison et une amende de 100 000 DA pour outrage au Prophète et dénigrement des principes et préceptes de l'islam, en vertu de l'article 144 bis 2 du code pénal algérien", rappelle le communiqué. AI a ajouté qu'après son arrestation le 31 juillet, "Slimane Bouhafs a observé une grève de la faim pendant plusieurs jours afin de protester contre son maintien en détention à la prison de Bel Air à Sétif". Evoquant les inquiétudes de sa famille, Amnesty a souligné qu'elle a été autorisée à lui rendre visite le 17 août et a déclaré que le prisonnier a perdu beaucoup de poids et souffre de la goutte, ce qui l'oblige à adopter une alimentation stricte qui n'est pas disponible en prison. "Il est actuellement détenu dans une cellule proche de l'infirmerie", précise le communiqué qui a relevé que la Constitution algérienne, modifiée en février 2016, "garantit la liberté de religion, mais fait de l'islam la religion d'Etat". "Des dispositions vagues figurant dans le code pénal et l'ordonnance 06-03 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, une loi adoptée en 2006, ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l'exercice pacifique de leur droit à la liberté d'expression, de religion et de conviction", fait remarquer le communiqué d'AI. M. M.