La facture d'importation des céréales (blé, maïs et orge) a baissé de 28,5% durant les sept premiers mois de 2016 par rapport à la même période de 2015, avec une baisse de près de 6% des quantités importées, selon les statistiques des douanes, reprises par l'APS. Ainsi, la facture d'importation des céréales a reculé à 1,5 milliard de dollars entre début janvier et fin juillet 2016 contre 2,1 milliards de dollars à la même période de 2015 (-28,51%), précise le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Les quantités importées ont également reculé mais à un rythme plus ralenti en s'établissant à 7,33 millions de tonnes contre 7,8 millions de tonnes (-5,91%). Par catégorie de céréales, la facture d'importation des blés (blés tendre et dur) a reculé à 1 milliard de dollars contre 1,5 milliard de dollars (-33,18%), pour des quantités de 4,57 millions de tonnes contre 4,9 millions de tonnes (-6,78%). Pour le blé tendre, la facture d'importation s'est réduite à 699 millions de dollars contre 962,5 millions dollars (-27,38%), alors que les quantités importées ont reculé à 3,63 millions de tonnes contre 3,77 millions de tonnes (-3,66%). Concernant le blé dur, la facture a également baissé à 304,3 millions de dollars contre 439 millions de dollars (-43,54%) avec une baisse des quantités importées qui se sont établies à 944 134,5 tonnes contre 1,13 million de tonnes (-17,11%). Quant au maïs, les importations se sont chiffrées à 408,2 millions dollars contre 503 millions de dollars (-18,8%) avec un volume importé de 2,22 millions de tonnes contre 2,46 millions de tonnes (-9,5%). L'orge a enregistré à son tour une baisse de la facture qui est passée à 94,07 millions de dollars contre 101,62 millions de dollars (-7,43%) mais avec une quantité importée en hausse de 25% passant à 528 721 tonnes contre 422 962,6 tonnes. La baisse de la facture globale des céréales à un rythme plus soutenu que la baisse des quantités importées s'explique par le recul des cours sur les marchés mondiaux des céréales, constaté depuis 2015 à la faveur de stocks abondants et de bonnes récoltes mondiales. Il est d'ailleurs constaté que sur les 5 premiers mois de 2016, les prix à l'importation par l'Algérie des céréales ont connu de fortes baisses : 332 dollars la tonne pour le blé dur (-32,5% par rapport à la même période de 2015), 196 dollars la tonne pour le blé tendre (-25%) et 179 dollars la tonne pour le maïs (-13,1%). Dans son dernier rapport mensuel, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué que l'indice des prix des céréales avait chuté dont celui du blé en raison de l'abondance des stocks mondiaux et des perspectives favorables concernant les disponibilités à l'exportation dans la région de la mer Noire. Selon la FAO, une forte baisse des prix est enregistrée pour le maïs, en raison des conditions climatiques plutôt favorables dans les principales régions productrices aux Etats-Unis, le plus grand producteur et exportateur de maïs au monde. Pour rappel, la facture d'importation des céréales par l'Algérie en 2015 avait été de 3,43 milliards de dollars (contre 3,54 milliards de dollars en 2014), avec des quantités importées de 13,67 millions de tonnes (contre 12,3 millions de tonnes en 2014. Récemment le FCE a estimé que l'option d'une réduction des importations sur le moyen terme est justifiée et légitime compte tenu des tendances des marchés du blé dur et de la forte volatilité des prix qui les caractérisent. Le blé dur occupe la part la plus importante des surfaces agricoles utiles dédiées aux céréales et constitue la base alimentaire de la majorité des populations rurales et agricoles. Produire plus de 1,5 million de tonnes sur le moyen terme (3 à 5 ans) exige un engagement de l'Etat pour renforcer les moyens techniques aptes à améliorer les rendements (intensification, irrigation d'appoint, recherche agronomique). Ces moyens techniques doivent être conjugués à des mesures économiques (prix auquel on peut le produire, prix payé au producteur). M. R.