Les dégâts matériels ont été évalués à 3 milliards de dinars. Quant aux victimes de cet accident, elles ont été prises en charge dès leur recensement par les services de la SNTF. L'enquête sur l'accident ferroviaire qui s'était produit, samedi dernier, à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, et qui avait fait un mort (le conducteur du train) et 196 blessés, connaît des avancées appréciables et les résultats seront rendus incessamment par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, lors d'un point de presse animé à Alger. "Dès l'avènement de cet accident, une enquête locale a été déclenchée par nos services. Elle a été suivie par deux autres enquêtes, l'une à notre niveau et l'autre au niveau du ministère des Transports, pour déterminer les circonstances exactes de cet accident qui a impliqué un train de voyageurs, qui venait juste de démarrer de la station de Boudouaou, et un autre train de transport de marchandises qui se dirigeait vers Sétif et qui l'a rattrapé en pleine vitesse", a indiqué M. Bendjaballah. Celui-ci a révélé que tous les indices et toutes les pièces à conviction, dont les deux boîtes noires et les caméras de surveillance, ont été récupérés par la Police scientifique pour les besoins des investigations. À la question de savoir si l'élément humain n'est pas mis en cause dans ce sinistre, le conférencier a indiqué que "le facteur humain est en cause dans 90% des cas des accidents qui surviennent. Mais, pour le moment, on n'a pas accès aux résultats de l'enquête préliminaire. Autrement dit, on ne sait pas à quel niveau pourrait se situer le facteur humain". Quid de l'erreur technique ? M. Bendjaballah révélera, en ce sens, que "si nous avions acquis à temps les systèmes de gestion électronique du rail, cet accident n'aurait jamais eu lieu. Nous accusons un léger retard, mais une fois ce système acquis, je peux vous rassurer que le niveau de sécurité sera renforcé de manière substantielle et on évitera ce genre de sinistres. Et tout sera mis en place d'ici deux ans". Selon M. Bendjaballah, beaucoup d'équipements ont été récupérés sur ces deux trains endommagés et les dégâts matériels avoisinent les 3 milliards de dinars. Concernant la prise en charge des victimes, il dira que "toutes les personnes touchées par cet accident ont été prises en charge. Selon la réglementation, le ticket de train vaut une assurance pour le passager et pour la compagnie ferroviaire. Du coup, toutes les victimes ont été prises en charge comme il se doit". Par ailleurs, le conférencier a indiqué que "le trafic ferroviaire des voyageurs a repris à 100% vers les wilayas de l'Est jusqu'ici paralysées. Hier matin, le trafic a également repris entre Réghaïa et Thénia, et ce, après des travaux de relevage effectués suite à cet accident de rattrapage qui a occasionné des dommages importants aux matériels et infrastructures ferroviaires. Sincèrement, je salue le travail de nos équipes qui ont permis cette reprise en un temps record". Interrogé au sujet des dégâts causés par les jets de pierre et que subissent les agents de la SNTF et les voyageurs, le conférencier a indiqué que le rail évolue dans un environnement hostile et agressif. En plus des blessures que subissent les voyageurs et les agents de la SNTF, des individus commettent des vols sur la fibre optique et les câbles électriques et d'autres occupent illégalement les espaces du rail pour ériger des bidonvilles (ce qui cause des ralentissements et des retards). Aux yeux du conférencier, "il est temps que chacun intervienne à son niveau de responsabilité pour juguler cette délinquance". Du reste, il a révélé que la SNTF attend la prochaine livraison des lignes Alger-Zéralda et Thénia-Tizi Ouzou afin de renforcer la flotte et atteindre, à l'horizon 2025, plus de 60 millions de voyageurs. FARID BELGACEM