Le Parti socialiste espagnol a décidé hier de laisser le conservateur Mariano Rajoy former un nouveau gouvernement et éviter un retour aux urnes après une impasse politique de dix mois. Les délégués du comité fédéral du PSOE réunis à Madrid ont décidé à une large majorité de 139 contre 96 de s'abstenir lors du vote de confiance pour permettre à Rajoy, au pouvoir depuis fin 2011, de former un gouvernement minoritaire cette fois. Le parti socialiste, fracturé et en perte de vitesse, évite ainsi aux Espagnols de retourner aux urnes pour la troisième fois en un an, un scrutin où il risquait une nouvelle déroute. "La répétition des élections serait nuisible aux intérêts de l'Espagne et des Espagnols", dit la résolution qui l'a emporté. Elle pourrait aussi nuire aux socialistes "qui feraient figure de principaux responsables d'un blocage dont personne ne veut". Le comité fédéral, qui fixe la ligne du parti entre les congrès, a pris sa décision après un débat bien ordonné, contrairement aux invectives et aux menaces de la réunion chaotique du 1er octobre, qui a abouti à la démission forcée du secrétaire général du parti, Pedro Sanchez. Celui-ci refusait catégoriquement de laisser le conservateur Mariano Rajoy se maintenir au pouvoir, après un premier mandat marqué par les scandales de corruption et les inégalités croissantes. Le Parti populaire (PP) de M. Rajoy avait remporté ces deux derniers scrutins, mais sans majorité absolue et sans alliés. R. I./Agences