Les éleveurs de la région ne cessent de s'opposer à la pratique des labours, laquelle serait, selon leurs dires, à l'origine de la dégradation incessante des parcours de pâturage. Au lendemain du lancement de la campagne agricole, l'administration d'El-Bayadh se retrouve devant un grand dilemme. Et pour cause, les éleveurs de la région ne cessent de s'opposer à la pratique des labours, laquelle serait, selon leurs dires, à l'origine de la dégradation incessante des parcours de pâturage. "Cette pratique de labours en dehors des périmètres de concession agricole n'est autre qu'une stratégie d'étouffement de l'élevage ovin...", estime une partie des éleveurs, au moment où d'autres diront que la stratégie de la mise en défens de certains parcours serait déjà pénalisante. En effet, d'après les statistiques de la wilaya, environ 1 200 000 hectares de parcours sont déjà préservés par le haut commissariat au développement de la steppe et la conservation des forêts. En rajoutant les quelque 200 000 hectares de concession et les propriétés privées, les parcours réservés aux pâturages ne dépasseraient pas un million d'hectares, avec un rendement très faible, notamment en dehors de la saison hivernale, dira un cadre de la direction des services agricoles de la wilaya. Cependant, pour ce dernier, l'arrêté de wilaya interdisant les labours sans autorisation est très clair puisque même les agriculteurs ayant des titres de possession sont soumis aux mêmes devoirs, une manière de rassurer les éleveurs. Et pour étayer ses propos, notre interlocuteur dira qu'il est impossible d'établir un bilan de moisson si aucune liste d'agriculteurs n'est confirmée au préalable, une condition qui a été réitérée lors de l'installation du comité de wilaya de suivi et d'évaluation de la campagne moissons-battage, mardi dernier au siège de la wilaya. Même son de cloche du côté des responsables de la Chambre d'agriculture et de l'UNPA qui ont exhorté les autorités à interdire tout labour en dehors des zones prévues par les services de l'agriculture. Un souhait qui semble difficile à concrétiser, surtout devant l'abnégation des agriculteurs que les éleveurs contredisent souvent par la force des chiffres. A. Moussa