Abdelghani Filali a promis à ses invités du moment qu'il organisera dans les tout prochains jours une rencontre plus formelle avec les entrepreneurs français qui souhaitent s'impliquer dans ce programme de réhabilitation du vieux bâti, en respect des textes réglementaires régissant le partenariat algéro-étranger. Inscrivant sa démarche dans le prolongement des rencontres professionnelles sur la réhabilitation du vieux bâti, qui ont été organisées récemment par le consulat général de France de Annaba, le directeur de la CGB, une société française spécialisée dans la restauration des constructions anciennes, s'est rendu à Souk Ahras, mercredi dernier, à l'invitation de la chambre de commerce et d'industrie Medjerda. Ibrahim Aydin, qui était en compagnie de Mme Yasmina Taya en sa qualité de consultante auprès du consulat de France, ont pu avoir un aperçu de l'étendue du parc immobilier ancien que recèle la ville chef-lieu de wilaya et ainsi faire une première évaluation du travail de réhabilitation à entreprendre. Les deux hôtes de la CCI Medjerda, qui se sont rendus dans divers quartiers du centre-ville de Souk Ahras, dont la construction remonte, pour leur majorité, à la fin du XIXe - début du XXe siècle, se sont dits absolument subjugués par la qualité architecturale de la plupart des immeubles qu'ils ont pu visiter. Tous deux ont exprimé leur admiration devant la grande beauté de l'ancien siège de la mairie, un édifice en pierre de taille et en ardoise, dont les travaux se sont achevés en 1887 et de celle du théâtre communal. En fin connaisseur de ce type de construction, M. Aydin a considéré que ces deux édifices, plus que tout autre, méritent une attention particulière, au vu de leur précaire état de conservation, tout en alertant sur l'urgence d'une opération de restauration si l'on souhaite les préserver des méfaits du temps. "L'hôtel de ville de Souk Ahras est absolument magnifique au plan architectural, j'en ai rarement vu d'aussi beaux ailleurs. Il faut se féliciter du fait que les autorités algériennes aient exprimé la volonté de l'inclure dans le programme de réhabilitation du patrimoine immobilier ancien, car c'est vraiment une merveilleuse bâtisse, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, avec ses marbres et ses décorations en matériaux nobles", a insisté cet expert. N'excluant pas les autres maisons et immeubles d'époque dans lesquels il s'est rendu aux côtés des représentants de la CCI et du directeur de l'urbanisme de la wilaya de Souk Ahras, le patron de la CGB a franchement considéré qu'il est malheureusement trop tard pour faire quoi que ce soit pour la majeure partie d'entre eux. "Certains bâtiments ont été sérieusement affectés par l'érosion du temps et par un manque flagrant d'entretien, ce qui a précipité leur décrépitude. Pour d'autres bâtis, on a eu la mauvaise idée de peindre directement et grossièrement la pierre au lieu de la sabler, ce qui a eu une conséquence désastreuse sur la durée de vie de ce matériau. Ceux qui ont fait ça ignoraient certainement que la pierre respire comme tous les organismes vivants et qu'elle est ainsi morte par étouffement. Dommage !", a-t-il regretté. Il fera part également de ce constat au wali de Souk Ahras, qui a reçu la petite délégation dans la même journée, dans le cadre d'une première prise de contact. Le chef de l'exécutif a, de son côté, exprimé le souhait de voir profiter les villes concernées par la rénovation et la restauration du vieux bâti du savoir-faire et de l'expertise des entreprises françaises spécialisées dans ce domaine. Abdelghani Filali a promis à ses invités du moment qu'il organisera dans les tout prochains jours une rencontre plus formelle avec les entrepreneurs français qui souhaitent s'impliquer dans ce programme de réhabilitation du vieux bâti, en respect des textes réglementaires régissant le partenariat algéro-étranger. A. ALLIA