La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a organisé un meeting populaire, hier, à la place des Martyrs, au centre-ville de Bouira. La responsable du PT a, d'emblée, pris pour cible le gouvernement qu'elle accuse, entre autres, d'être la source des problèmes du peuple. "Voilà où nous a menés le travail de sape du système, à cause de sa mesure impopulaire d'austérité, qui a fait éloigner le peuple du politique", a-t-elle dit, ajoutant que le peuple "refuse la politique de l'austérité". Devant une assistance assez importante, la patronne du PT s'en est prise aux partis au pouvoir, à propos desquels, elle a précisé qu'"ils sont devenus un véritable rouleau compresseur" qui "a comprimé les aspirations du peuple", au lieu "de le servir". Pour Mme Hanoune, ces partis "favorisent les barons de l'import qui cumulent un déficit de 20 milliards de dinars par an et plus de 12 000 milliards de dinars d'évasion fiscale". Dans son réquisitoire, elle a ajouté que "les oligarques sont également protégés par ce gouvernement". "Je vous promets que nous ferons tout pour récupérer l'argent des collectivités locales", a-t-elle dit, soulignant que "nous n'aurons plus à compter sur les rentes pétrolières". Elle a abordé, par la suite, la situation du pays. Sur un air alarmant, elle a averti sur cette étape "charnière" que vit le pays, parce que "le contexte international est explosif et porteur de dangers". "Un grand défi nous attend. Il est celui de s'opposer pacifiquement pour changer les choses. S'opposer contre les dérives de ce système qui est devenu, à son tour, une réelle menace pour la stabilité pour le pays", a-t-elle asséné, avant d'annoncer le soutien de sa formation à la grève de deux jours des praticiens de la santé publique (SNPSP) à partir d'aujourd'hui. "Notre politique est défensive et non agressive", a-t-elle dit, sans doute à l'endroit des autorités qui usent des intimidations quand il s'agit de réprimer des actions syndicales. Enfin, elle a plaidé en faveur de la langue amazighe pour qu'elle soit langue nationale et officielle au même titre que la langue arabe. Farid Haddouche