Pour avoir donné un coup de couteau à son voisin, R. Noureddine a été condamné à 3 ans de prison ferme et une amende de 100 000 DA. Le verdict-condamnation a été prononcé cette semaine par le tribunal criminel d'Oran à l'encontre du prévenu qui était initialement accusé de coups et blessures volontaires avec préméditation suivant les articles 264, 265 et 266 du code pénal. Selon l'ordonnance de renvoi, les faits remontent à un jour de septembre 2014 dans la daïra de Sénia. Ce jour-là, le dénommé B. Missoum est grièvement touché à l'abdomen par un coup de couteau de cuisine asséné par un voisin, R. Noureddine. Une intervention chirurgicale et 3 jours d'hospitalisation sont nécessaires pour remettre sur pied le blessé qui subit une incapacité provisoire de 2 mois et une incapacité permanente de 8%. Interrogé par les enquêteurs, il déclare que son agresseur l'a poignardé parce qu'il lui avait enjoint de cesser de proférer des insanités devant sa maison : "Je suis sorti de chez moi et lui ai demandé de se calmer. Nous avons eu une altercation. Alors, il est rentré chez lui et a ramené le couteau avec lequel il m'a poignardé", détaille-t-il. Lorsque la police convoque le suspect, celui-ci ne répond pas et disparaît de la circulation. Il ne sera arrêté que plusieurs mois plus tard, reconnaîtra avoir frappé Missoum, mais niera la préméditation. Lors du procès, R. Noureddine s'explique : "Je n'ai jamais prémédité de le frapper. Il était ivre et m'avait offert de boire avec lui, mais devant mon refus, il est devenu agressif et m'a donné des coups. Alors, j'ai pris le couteau de cuisine qui se trouvait chez le commerçant d'à-côté et j'ai frappé". Vous n'êtes donc pas rentré chez vous pour amener le couteau?, demande le juge. "Non. J'ai l'habitude de dîner avec un ami qui tient un commerce devant chez moi. Cette soirée-là, comme à mon habitude, j'ai amené le dîner de la maison et le couteau se trouvait sur le plateau". À la barre, la victime maintient sa version des faits mais annonce pardonner au suspect et ne pas faire valoir ses droits au dédommagement comme le lui garantit la loi. La représentante du ministère public requiert 10 années de réclusion criminelle en se basant sur les aveux du prévenu et la gravité de la blessure occasionnée à la victime. L'avocate de la défense, elle, a axé sa plaidoirie sur l'absence d'éléments prouvant la préméditation : "Il s'agirait plutôt d'un cas de légitime défense compte tenu de la corpulence importante de la victime qui s'est attaquée, en premier, à notre client". "Noureddine n'a fait que se défendre", a-t-elle encore affirmé, en demandant à la cour d'écarter la préméditation pour ne garder que l'accusation de coups et blessures volontaires ayant occasionné une incapacité de travail de plus de 15 jours, comme stipulé par l'article 264 du code pénal. Après délibérations, la cour donne raison à la défense, déclare l'accusé coupable des faits prévus par l'article 264 et le condamne à 3 ans de prison ferme. S. Ould Ali