Trois buts, trois passes décisives, en deux matches seulement, sans compter des gestes d'une classe folle : Neymar est déjà chez lui au Paris SG et tacle même les dirigeants de son ancien club, le Barça. S'il est difficile de comparer les deux périodes, puisque dans un cas Neymar devait s'adapter à un nouveau continent et il n'avait que 21 ans et que dans l'autre il a quatre ans de plus. Ces débuts sont sans commune mesure avec ce qu'il a connu à son arrivée à Barcelone, en 2013. Le Brésilien avait fait ses débuts à Gdansk en match de préparation en Pologne, mais il n'était alors que remplaçant et n'avait pas marqué. Face à son ancien club de Santos, il avait encore débuté sur le banc avant de délivrer sa première passe décisive, et il n'était que remplaçant pour le coup d'envoi de la Liga, contre Levante, le 18 août 2013. Il a dû attendre la Supercoupe d'Espagne, contre l'Atlético Madrid, pour inscrire son premier but en compétition officielle le 22 août. Là encore, il avait jailli du banc. En revanche, c'est en tant que titulaire qu'il a marqué et délivré une passe décisive lors de son premier clasico, remporté face au Real Madrid en octobre 2013. Du Barça, il regrette la ville, ses ex-équipiers, mais pas les dirigeants qu'il a qualifiés dimanche soir en termes peu amènes : "Ce ne sont pas ces personnes qui devraient être là-bas, à la direction du Barça." La direction Blaugrana refuse en effet de lui verser une prime liée à sa dernière prolongation de contrat. Sa période catalane a aussi été agrémentée en dehors des terrains d'une embarrassante chronique judiciaire concernant son transfert en provenance de Santos. L'affaire, qui a provoqué la démission de l'ancien président barcelonais Sandro Rosell, n'est pas terminée. En mai 2017 Neymar, qui a, en outre, été condamné à s'acquitter d'une lourde amende au Brésil, a été renvoyé devant la justice espagnole aux côtés de son père, pour "corruption dans les affaires". Pour son premier match au Parc des Princes, dimanche, face à Toulouse (6-2), l'ancien Blaugrana a crevé l'écran. Etincelant, omniprésent, génial et surtout décisif, il a sublimé sa nouvelle équipe pour en faire une machine spectaculaire qui a écœuré Toulouse et fait se lever un Parc des Princes déjà tout énamouré de son nouveau n°10. Son deuxième but, un slalom improbable dans la défense toulousaine, a fait bondir les supporters parisiens dans les arrêts de jeu. Une vidéo captée en tribune Auteuil par une journaliste de Canal Supporters, un site qui suit l'actualité du club, montre les fans parisiens se prendre la tête et se regarder les uns les autres, mi-hilares, mi-incrédules. "Il apporte du dynamisme dans les derniers mètres", a apprécié son nouveau coéquipier Edinson Cavani, dimanche après le match. "L'équipe se crée beaucoup d'occasions avec son dynamisme, celui de Di Maria, et ça me donne plus de possibilités de faire des mouvements. Je pense qu'il va faire de grandes choses pour nous."