Comme il fallait s'y attendre, le roi Mohammed VI n'a pas manqué d'insister sur la "marocanité" du Sahara occidental, dans son discours prononcé avant-hier à l'occasion du 64e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple. Il a, en effet, fait le lien entre le récent retour de son pays, comme membre de l'Union africaine et le dossier du Sahara occidental, qualifiant le conflit d'"artificiel", et le Sahara occidental "d'entité fantomatique". "Placée sous le signe de la fermeté et de la rigueur, 2016 a été l'année de l'acte joint à la parole au vu de la manière dont ont été contrées les manœuvres engagées pour porter atteinte à nos droits. Pour 2017, c'est l'année de la clarté par excellence et du retour aux principes et aux termes référentiels retenus, pour le règlement de ce conflit artificiel suscité, autour de la marocanité du Sahara". Ce sont les termes crus dont il a usé pour aborder le conflit sahraoui, en jugeant que le retour du Maroc à l'UA était un "choix judicieux (qui) s'est répercuté directement et de façon positive sur la question de notre intégrité territoriale, comme en témoignent les positions des pays à ce sujet et les décisions de l'Union africaine y afférentes". Pour lui, cette nouvelle donne aurait eu pour effet de "renforcer la dynamique que ce dossier connaît au niveau des Nations unies". Toujours concernant l'éternel conflit sahraoui, Mohammed VI estime que "(son) approche ferme et claire a permis de remettre le processus de règlement onusien sur la bonne voie et de barrer la route aux menées qui cherchent à le dévier vers un horizon inconnu". Pour lui, ce serait son orientation qui aurait été "réaffirmée en avril dernier dans le rapport du Secrétaire général des Nations unies et à travers les résolutions du Conseil de sécurité". "Outre le respect des références encadrant le processus de règlement engagé et l'appréciation positive de l'initiative d'autonomie marocaine perçue comme un cadre de négociation valable, l'accent a été mis sur l'établissement des responsabilités juridiques et politiques qui incombent à la partie véritablement impliquée dans ce conflit régional", a-t-il encore jugé. Il n'a pas manqué de rappeler la crise de Guergarate, la presqu'île située entre le Sahara occidental et la Mauritanie, mise sous contrôle de l'ONU, que le Maroc avait tenté de soi-disant "nettoyer" des mafias de la contrebande et de la drogue, qu'il juge avoir permis "de faire échec aux tentatives destinées à altérer la situation qui prévaut dans notre Sahara, et de démystifier la chimère entretenue par les ennemis du Maroc autour de supposés territoires libérés". Mohammed VI s'est enorgueilli, par ailleurs, de la proposition marocaine d'autonomie qui, selon lui, bénéficierait "d'un appui international soutenu, illustré par le nombre croissant de pays ayant retiré leur reconnaissance à cette entité fantomatique, ainsi que par la régularisation du cadre juridique régissant le partenariat économique entre le Maroc et bon nombre de grandes puissances". F. A.