Smaïn Khabatou a tiré sa révérence. Il vient de mourir à l'âge de 94 ans. Ce monument du football algérien a tout donné à cette discipline. Il a formé des entraîneurs, des joueurs et même des éducateurs auxquels, il accordait une attention particulière. Il est le premier à avoir gagné un titre continental avec son club de toujours, le Mouloudia d'Alger. Ammi Smaïn était de cette race d'homme qui avait le football dans le sang. Il lui coulait dans les veines et même dans les tripes. Il était toujours là, à prodiguer des conseils, à donner des leçons et à écouter les autres. Il fallait le connaître pour comprendre que l'Algérie a perdu en lui, un homme de principe, intègre et de surcroît compétent. Le football perd également en lui, un homme d'une profonde humanité, communicatif et désintéressé. Il était partout, y compris à Ruisseau, son quartier d'enfance, où il était respecté, voire vénéré. Mais comme tout a une fin, Ammi Smaïn est parti sur la pointe des pieds, lui qui a préféré se retirer du monde du football quand il a compris qu'une autre race de prédateurs l'a infesté. Sans crier gare, le doyen des entraîneurs algériens, a préféré partir que d'assister à la mort lente du football auquel il a sacrifié presque toute sa vie. En homme sage, il a refusé de continuer dans un milieu qui lui était complètement étranger. Bien que d'un âge avancé, les entraîneurs ne manquaient jamais l'occasion de lui demander des conseils. C'est dire la grandeur de l'homme et son charisme dans le milieu footballistique. Ammi Smaïn est parti sans se retourner pour voir défiler toute une vie qu'il a donnée au football et aux jeunes de l'époque, à l'image des grands footballeurs, Betrouni, Bencheikh, Bachi, Bousri, Zennir, Draoui et tant d'autres, qu'il a eus sous sa coupe. Qu'il repose en paix et que Dieu le Tout-Puissant l'accueille en son vaste Paradis. Adieu Ammi Smaïn.