Dans la vie courante, y a pas photo entre le riche et le pauvre. Le nanti vit dans un monde que le démuni ne pourra jamais atteindre, mais en football, particulièrement en Algérie, les rôles se sont inversés. L'USMH, une équipe de quartier, considérée à juste titre comme la plus démunie, caracole en tête du championnat alors que le MCA qui roule sur l'or noir se trouve dans le profondeurs du classement. Sans moyens financiers conséquents, El-Harrach défraie la chronique en se frayant une place dans la cour des grands. Mieux encore, ce club fait même trembler ces grands et les force au respect contrairement au Mouloudia, le club le plus riche, certainement grisée par sa notoriété et son passé glorieux, qui se fait battre par le premier venu. Le pauvre, conscient de son rang, a retroussé les manches, travaillé durement pour atteindre ce niveau. Il cueille les fruits de son dur labeur et la fait fièrement sans que son statut de leader ne lui monte à la tête. Le riche, prisonnier de son passé, ne comprend toujours pas que le monde avance et qu'avec tout l'argent qu'il jette par la fenêtre, il pourrait faire des merveilles. Quand cet argent n'est pas utilisé à bon escient, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il accomplisse des merveilles. Ailleurs, les clubs riches investissent intelligemment, attirent les meilleurs joueurs et forment les meilleures équipes. Le Real, Barça, PSG, Bayern et Chelsea, pour ne citer que ceux-là, occupent toujours la première place de leurs championnats respectifs. Ils sont les plus riches et ils sont les meilleurs. Chez-nous, paradoxalement, le plus riche est en queue de peloton alors que le plus pauvre se trouve dans une position très confortable. Allez-y comprendre quelque chose à ce championnat où les pauvres écrasent les riches et où les plus démunis contestent la supériorité des plus nantis. Et ils le font si bien qu'ils relèguent les riches à faire de la figuration.
