Des attentats des années de plomb en Italie au conflit en Afghanistan, de la guerre du Kosovo à l'agression contre la Libye et de la déstabilisation de la Syrie à la préparation d'une attaque contre l'Iran, le terrorisme est l'un des moyens privilégiés par l'atlantisme pour l'accomplissement de ses objectifs. Pour s'imposer à l'Europe de l'après-guerre, l'atlantisme n'a pas hésité à utiliser la méthode terroriste des attentats sous faux drapeaux : en Italie, par exemple, pour décrédibiliser les forces de gauche, les atlantistes ont posé des bombes, dans les années 60 (attentat de la piazza Fontana à Florence), 70 et 80 (attentat de la gare de Bologne) dans des lieux publics avec l'intention de tuer des innocents. Avec ses relais médiatiques adéquats, l'atlantisme a pu faire passer ces meurtres pour l'œuvre de groupuscules d'extrême gauche et justifier, ainsi, la mise à l'écart de la pensée progressiste dans ces pays et assurer le triomphe de leur idéologie. Aujourd'hui, pour déstabiliser les pays qui contestent l'un de ses six piliers, il instrumentalise à grande échelle, sous l'impulsion des Etats-Unis, le terrorisme islamique (principalement wahhabito-salafiste) avec l'aide de ses alliés que sont l'Arabie saoudite et le Qatar : on l'a vu à l'œuvre, notamment, en Serbie, en Tchétchénie, en Libye et en Syrie. Il utilise le même levier pour créer des poches de terrorisme qui lui permettent - de s'enrichir en vendant des armes et des conseils dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, - d'étendre le nombre de ses interventions et bases militaires (celles de l'Otan ou seulement des Etats-Unis, selon les situations) là où il y voit un intérêt géostratégique et - de donner de la substance à la théorie du choc des civilisations, ce qui lui permet d'obtenir de ses populations l'approbation de ses politiques conquérantes. Le terrorisme est, plus généralement, au cœur de la doctrine et des stratégies militaires des démocraties occidentales et tout particulièrement de celles des Etats-Unis qui les mettent en œuvre, notamment par l'entremise de l'OTAN (pour plus de détails sur ce sujet, nous renvoyons le lecteur à l'article suivant : « Dommages collatéraux : la face cachée d'un terrorisme d'Etat ». On le voit bien ici, l'atlantisme n'est jamais que l'exécutant docile, mais consentant, de l'impérialisme américain à qui il emprunte tous les concepts (guerre contre le terrorisme, choc des civilisations) et les stratégies (instrumentalisation du terrorisme islamique). Quand il le faut (pour gérer son opinion publique interne), l'impérialisme américain laisse aux Atlantistes européens jouer les premiers rôles, mais en apparence seulement, comme en Libye où Nicolas Sarkozy et David Cameron ont rivalisé d'initiatives pour se mettre en avant, alors même que toutes les opérations militaires étaient dirigées, en réalité, par l'armée américaine. (à suivre)