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Risque d'une bulle financière horizon 2017 en Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 09 - 2015

J'attire l'attention du gouvernement sur le danger d'une bulle financière en Algérie en cas de chute du cours des hydrocarbures avec des conséquences dramatiques sur tous les segments et les couches qui bénéficient de taux d'intérêts bonifiés, qui seront dans l'incapacité de rembourser, mettant en danger le système financier qui ne pourra plus être recapitalisé.
1.-Le 28 août 2015, le cours de l'euro à 1,128 dollar, le dinar algérien, 105,61 dinars un dollar, 119,49 dinars, un euro, le cours du WIT est coté à 42,35 dollars et 47,15 dollars le Brent. La légère remontée après la dévaluation du yuan chinois et la baisse de la Bourse de Shanghaï, plus de 8%, la crise qui s'est propagée à l'ensemble des places financières mondiales étant due à l'intervention massive de la banque centrale de Chine. Cette situation est donc conjoncturelle, donc pas d'euphorie. Car nous assistons avec une baisse des coûts avec les nouvelles technologies, l'accroissement de la production américaine du pétrole/gaz de schiste dont le Congrès vient d'autoriser les exportations vers l'Europe en 2017, approchant en millions de barils/ jour la production de l'Arabie saoudite, l'entrée du Mozambique 3e producteur d'Afrique dès 2016, l'Iran par la voix de son ministre de l'Energie qui vient de faire savoir qu'elle accroîtra sa production pour reconstruire son économie quelque soit le prix directeur du pétrole, les Européens exigeant l'alignement sur le marché spot du prix du gaz donc en baisse, et l'Arabie saoudite ( plus de 900 milliards de dollars de fonds souverains) et les pays du Golfe représentant 60% du quota OPEP qui ne représente d'ailleurs que 33% de la production commercialisée mondiale, pour qui il n'est pas question d‘abaisser leur production et qu'une réunion urgente de l'OPEP n'est pas à l'ordre du jour. La demande en hydrocarbures est tributaire fondamentalement de la croissance de l'économie mondiale et du nouveau modèle de consommation énergétique mondial, et les perturbations financières actuelles montrent clairement que l'impact de la crise financière de 2008 n'est pas encore terminé du fait que l'on ne s'est pas attaqué aux fondamentaux, et ce, malgré certains progrès des accords de Bâle III pour encadrer les banques, mais faute d'une approche macro-économique globale et d'une régulation mondiale. 2.-Malgré que la dette extérieure est inférieure à 4 milliards de dollars, que les réserves de change clôtureront entre 135/140 milliards de dollars fin 2015, cette crise a un impact sur l'économie algérienne totalement extériorisée via les hydrocarbures, 98% des recettes en devises et important 70% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% pour les entreprises publiques et privées. Les recettes de Sonatrach selon la LFC 2015 seraient de 34 milliards de dollars au cours moyen annuel de 60 dollars donnant un profit net à Sonatrach déduction des charges de 25/26 milliards de dollars et 22 milliards de dollars de recettes et 16/17 milliards de dollars de profit net à un cours de 40 dollars. Comme conséquence, nous aurons l'épuisement progressif du Fonds de régulation des recettes début 2017, et des réserves de change horizon 2018. Et ce, dans l'hypothèse d'un manque de vision stratégique, d'un non changement de gouvernance et de la politique socio-économique, loin des mesures techniques actuelles de court terme qui s'assimilent à du replâtrage. Dans ce cas, nous assisterions à un retour au FMI avec des ajustements économiques et sociaux plus douloureux que ceux de 1994/1995, avec un amenuisement du pouvoir d'achat pouvant diminuer de l'ordre de 30 à 50% selon la stratification sociale mais touchant les plus démunis à court terme : que l'on analyse le cas actuel de la Grèce qui n' a que 11 millions d'habitants avec un PIB supérieur à celui l'Algérie qui dépasse 40 millions d'habitants. Comme le PIB est irrigué à 80% directement et indirectement par la dépense publique via les hydrocarbures, nous devrions assister à une nette baisse du taux de croissance, donc automatiquement à un accroissement du taux de chômage, dont le taux officiel est biaisé artificiellement déjà par les sureffectifs et les empois rentes, à une dévaluation progressive du dinar tant par rapport au dollar que de l'euro (200 dinars=un euro). Cela accroîtra le processus inflationniste, compressé actuellement par les subventions mal ciblées, pouvant aller vers un taux pénalisant en premier lieu les revenus fixes, remettant par là en cause le montant des subventions et des transferts sociaux, 60 milliards de dollars en 2014 soit 27% du PIB. Les banques devront forcément relever leur taux d'intérêt, qui doit être supérieur au taux d'inflation pour éviter leurs faillites, ne pouvant plus être recapitalisées via la rente des hydrocarbures. La dévaluation rampante du dinar équivaut à réaliser une épargne forcée au profit de l'Etat en amenuisant les revenus mais également l'épargne en liquide accumulée thésaurisée qui tendrait vers zéro. Dès lors se manifestera l'insolvabilité de bon nombre de citoyens du fait de la hausse des taux d'intérêts et de la baisse de leur pouvoir d'achat, ayant acquis soit des logements à des taux d'intérêts bonifiés ou ayant bénéficié d'autres avantages financiers et fiscaux avec pour conséquence une véritable crise économique, sociale et politique. 3.-Nous aurons alors le même effet de l'impact de la crise de 1986 où pendant les années 1989/1991 pour les projets agréés par l'OSCIP, où le taux d'intérêt était passé de 5% à 15% ayant entraîné la faillite de bon nombre d'opérateurs privés et accru l'endettement des entreprises publiques. C'est la même situation connue par les USA lors de la crise de 2008 ou celle de l'Espagne qui a misé sur le BTPH (où d‘ailleurs en Algérie l'on utilise les anciennes méthodes de construction forte consommatrice de rond à béton, de ciment et d'énergie), et qui a connu la plus grave crise économique de son histoire. Paradoxalement en cas de résolution de la crise de logements sans relance économique réelle, avec cette individualisation (un couple même logé ne peut vivre avec 20 000/30 000 dinars net par mois) l'on prépare le nid à de vastes contestations sociales. Car actuellement plusieurs familles vivant sous le même toit, avec un revenu familial global (même marmite, partage des charges d'eau, d'électricité etc). Cela atténue la détérioration du pouvoir d'achat individuel augmente le revenu familial consolidé et assure une certaine cohésion sociale. Evitons ces réunionites et commissions, signe d'une non-maîtrise que l'on voile par de l'activisme, car le diagnostic est connu, toujours depuis 20 ans avec les mêmes hommes et experts qui avaient prédit un retour du cours à 100 dollars en contrepartie d'une rente et d'une soumission contre productive, et qui avaient, la presse en est le témoin, proposé au gouvernement et qui disent tout le contraire aujourd'hui, des solutions déconnectées des réalités sociales internes et des nouvelles mutations mondiales. Il ya urgence, de prendre des décisions concrètes, loin des bureaux climatisés au sein, d'un front le plus large possible sans exclusive car les intérêts supérieurs de l'Algérie sont menacés et personne n'ayant le monopole de la vérité et du nationalisme. Pour des raisons de sécurité nationale, les réformes structurelles deviennent urgentes, difficiles car déplaçant des segments de pouvoir, et liées à la bonne gouvernance et à la mise en place d'institutions adaptées, couplées selon une vision stratégique de long terme avec la réforme du système financier algérien, notamment public qui concentre plus de 85% des crédits octroyés (enjeu de pouvoir et poumon des réformes). Cela conditionne le choix de segments en termes d'avantages comparatifs coût-qualité dans le cadre des valeurs internationales (industrie-agriculture-services) notamment en co-partenariat si l'on veut réaliser cette transition d'une production et exportation hors hydrocarbures elle même liée à la transition énergétique et éviter ce dépérissement du tissu productif, le secteur industriel représentant moins de 5% du PIB devant aller vers 15/20% minimum horizon 2020. En raison de la persistance de la crise mondiale, les tendances baissières du cours des hydrocarbures se confirment comme j'ai eu l'occasion de le souligner entre 2010/2014 dans de nombreuses contributions à la presse nationale et au cours d'une conférence « crise mondiale, Sonatrach et le marché européen de l'énergie » en 2011 à l'invitation du Parlement européen à Bruxelles et en 2012 au Sénat français. Aussi, j'attire l'attention du gouvernement sur le danger d'une bulle financière en Algérie. L'Algérie ne peut continuer à verser des traitements et salaires sans contreparties productives et à dépenser sans compter.

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