Parfois, sinon souvent, il est utile de regarder dans le rétroviseur pour avancer sans faire de dégâts. Car, sans le retour en arrière, on ne peut construire l'avenir. Chez-nous, on conduit le football sans jamais se retourner ni même dresser les bilans pour ne plus commettre les mêmes erreurs. Résultat de la course, ce football est allé droit dans le mur. On n'a pas exploité l'extraordinaire épopée de notre équipe nationale des années 80 pour bâtir ce football comme cela se fait partout ailleurs. On s'est juste contenté de savourer les deux participations au Mondial oubliant au passage que la formation est le seul gage de la continuité. Depuis, l'Algérie n'a plus formé des Madjer ni des Assad encore moins des Belloumi ou Merzekane. Au lieu de s'appuyer sur ces deux exploits pour aller de l'avant, notre pays s'est plongé dans une léthargie profonde alors qu'autour de nous, les autres pays avancent, construisent et forment des joueurs de haut niveau. A son réveil, elle s'est retrouvée en plein désert dont la traversée a duré si longtemps qu'il s'est trouvé obligé d'aller «quémander» ailleurs une équipe nationale. Cette traversée du désert continue de plus belle même si épisodiquement quelques clubs, à l'image de l'ESS ou l'USMA, défraient la chronique dans la champions league africaine. Un feu de paille dans un immense gâchis illustré par cette absence cruelle de formation et cette obstination à s'en passer quitte à sacrifier des générations entières de footballeurs. C'est le cas de le dire et même de le crier sur tous les toits quand des clubs huppés comme la JSK, l'USMA, le MCA, l'ESS et le MCO ne possèdent même pas une école de football. Comment voulez-vous que ce dernier alimente notre équipe nationale quand la formation est inexistante ? Il est malheureux qu'au 21e siècle, l'Algérie vit, footballistiquement parlant, sur le dos des autres alors que le talent foisonne dans toutes ses régions.
