Le début 2016 nous a ramené de «belles» choses dans sa foulée. Au Moyen-Orient, Téhéran et Riyad ont enlevé leurs gants. La rupture diplomatique entre l'Iran d'un côté, l'Arabie saoudite et ses petits chameaux du Golfe de l'autre, a le mérite de clarifier la situation. Attendez-vous à une escalade au Yémen où les wahhabites du Golfe ont, comme nous l'annoncions dans une précédente chronique, toutes les peines du monde à avancer. A défaut de gagner du terrain, les « alliés » continuent de cartonner les hôpitaux de Médecins Sans Frontières. Les zones chiites au Bahreïn et en Arabie saoudite même (correspondant aux zones de production pétrolière) risquent également de tanguer sérieusement. En Syrie, l'armée loyaliste continue de regagner du terrain, même si la reconquête est et sera de longue haleine. Une véritable bombe a explosé fin décembre, dont n'a évidemment pas parlé le système médiatique : le renseignement militaire américain a collaboré avec Assad dans sa lutte contre l'extrémisme islamiste en défiance de l'Administration Obama et de la CIA ! Les hauts gradés états-uniens sont de plus en plus embarrassés par la collusion entre leur gouvernement et les mouvements djihadistes. En Irak, l'armée chiite a repris Ramadi à Daech, détruisant encore un peu plus les espoirs de l'Etat Islamique de survivre bien longtemps, au grand dam de la Turquie. Ankara justement. Les sanctions russes vont coûter des milliards, les amusants Anonymous déclarent la guerre numérique à la Turquie pour son soutien à Daech tandis que le sultan est en train de perdre l'Asie centrale après avoir en partie perdu le Moyen-Orient... La Russie et l'intégration eurasienne continuent leur bonhomme de chemin. Moscou a signé l'attendu contrat avec l'Inde pour la fourniture de S-400 et a commencé la livraison des S-300 à l'Iran. Fait très intéressant sur le plan stratégique, Moscou et Erevan réunissent leur défense aérienne au sein d'une structure régionale. La lune de miel russo-chinoise continue de plus belle. Sur les 30 contrats signés suite à la visite de Medvedev à Pékin, plusieurs concernent le secteur énergétique russe où les Chinois investissent de plus en plus. Le contraste est d'ailleurs saisissant avec le secteur du pétrole de schiste américain où les faillites s'accumulent du fait de la guerre des prix lancée par «l'allié» saoudien. Enfin, dans la grande guerre mondiale des monnaies, le Zimbabwe adopte officiellement le yuan chinois comme monnaie nationale ! C'étaient quelques-uns des événements marquants en ce début d'année, en attendant de nouvelles surprises dont bien sûr beaucoup de médias ne parlent pas.