La révision de la Constitution a été une étape importante pour le président Bouteflika, car elle lui a permis, outre de consolider l'édifice démocratique et des principes républicains propres à notre pays et à son parcours révolutionnaire, de replacer sur l'axe qu'il a toujours voulu les équilibres politiques et les conditions d'accès et de sortie du pouvoir. Convaincu mieux que quiconque pour l'avoir ruminé et mûri durant quinze années, qu'il est historiquement le seul à pouvoir mener, jusqu'au bout, les réformes politiques nécessaires pour donner une cohésion à l'autorité de l'Etat et asseoir son socle civil, le président Bouteflika ne pouvait pas faire l'impasse sur le quatrième mandat, lui qui avait espéré pouvoir arriver au bout de son objectif dès le troisième mandat, raison, d'ailleurs, pour laquelle la Constitution a été amendée en 2008 pour lui permettre de se représenter. Cela d'autant, et malgré les acquis de la paix retrouvée et les effets consécutifs de la réconciliation nationale, que cette stabilité demeurait encore sous l'hypothèque de divergences fondamentales au sein de la classe politique, qui menaçaient – l'acteur principal de la réconciliation parti – d'entraîner des dissensions sources d'instabilité. Cette vision politique du Président était renforcée par la conviction, avérée et éprouvée sur le terrain de la réalité sociale et populaire, que la majorité écrasante des Algériens se félicitaient de la continuité et que l'idée de devoir rompre avec l'ère Bouteflika du fait de son départ du pouvoir, ne les enchantait guère. Qui pouvait se soutenir, dans une Algérie totalement acquise au Président, de sa posture de candidat face à un adversaire comme Bouteflika ? Parfois le principe de l'alternance ne cadre pas tout à fait avec les intérêts et les attentes d'une nation, inquiétant autant sur le départ du locataire présent que sur l'arrivée de son successeur. S'il est une exception d'engagement humain, d'excellence politique et de don de soi au service du pays après des mandatures bien remplies et bien employées, le président de la République remet les horloges constitutionnelles à l'heure, après celle de l'exception visionnaire de la norme démocratique.