Connaissez-vous la dernière «blague» saoudienne ? Les Saoudiens sont évidemment paniqués de la tournure que prend le conflit syrien et tentent de jouer leur va-tout afin de soutenir leurs petits protégés qaédistes et peser sur l'après-guerre. Seul problème pour les grassouillets cheikhs, plusieurs Etats membres de la fameuse alliance des 34 pays ne sont apparemment pas au courant ! Liban, Pakistan Indonésie, Malaisie... la liste est longue des pays pris de court par l'initiative saoudienne et qui se retrouvent inclus d'office dans une coalition dont ils n'avaient même pas entendu parler. Pour l'Indonésie par exemple, c'est niet. Une pitrerie ne venant jamais seule, l'alter ego de la maison des Seoud, la république bananière de Turquie, est obligée de manger son chapeau. Nous avons mentionné précédemment l'incursion/invasion du nord de l'Irak par une colonne militaire turque. La réaction outrée de l'Irak et sa saisie du Conseil de sécurité de l'ONU menaçait de faire encore perdre aux Etats-Unis un allié dans la région. Que les Américains opposent leur veto, ils perdent définitivement l'Irak. Qu'ils votent pour ou s'abstiennent, ils lâchent la Turquie, décrédibilisent l'Otan et envoient un signal très négatif à tous leurs alliés. Apparemment, Washington a vite compris le danger. Les appels se sont multipliés —Biden y est aussi allé de son petit couplet — appelant les Turcs à retirer leurs troupes. Encore un désaveu pour le sultan qui a finalement dû accéder à ces demandes pressantes. On imagine son aigreur ; après le fiasco syrien, encore un plan néo-ottoman qui tombe à l'eau. Il n'a plus que ses yeux pour pleurer... Par ailleurs, comme chaque année, la séance marathon de questions/réponses de Poutine avec la presse a donné lieu à force commentaires, yeux écarquillés ou rires d'incrédulité. On s'attendait à ce que la Turquie soit à l'honneur et on n'a pas été déçus. Si le sultan a regardé le show dans l'hypothétique espoir d'un mot d'apaisement, il en est ressorti sonné... Premier direct du droit : «La Turquie voulait lécher une partie du corps américain, je ne sais pas si c'était une bonne idée. La mâchoire d'Erdogan a dû se décrocher de stupeur.» Il semble d'ailleurs que la presse turque n'ait pas rapporté ces paroles fleuries afin de ne pas porter atteinte à l'image du grand leader. Pour être tout à fait honnête, Vladimirovitch exagère peut-être un peu ici ; il n'est en effet pas du tout sûr que les Etats-Unis y soient pour quelque chose dans cette affaire, témoin leur réaction plus que mitigée vis-à-vis de leur allié otanien. L'uppercut suit peu après : les avions turcs violaient sans cesse l'espace aérien syrien. Qu'ils viennent maintenant... L'avertissement est on ne peut plus clair. Les S-400 sont en place et couvrent la majorité du territoire syrien. Est-ce un hasard si les bombardements turcs (et américains !) se sont soudain arrêtés en Syrie ? Plaignons l'avion turc qui dépasserait d'un millimètre la frontière. (A suivre)